Colloque international, colloque des jeunes chercheurs invitant à réfléchir sur des questions linguistiques et sur le rôle et la place de la francophonie dans le monde, rencontres, atelier, table ronde, jeux et concours, présentation théâtrale: comme tous les ans, le programme de l'université linguistique Brusov dans le cadre de l'édition 2014 de la saison francophone en Arménie ne manque pas d'événements intéressants. Ainsi, mardi 25 mars, la rencontre avec les traducteurs renommés tels que Parguev Chahbazian, Grigor Djanikian et Nvard Vardanian était une belle occasion d'entendre des professionnels parler d'un métier aussi exigeant et responsable qu'est celui du traducteur, métier recherché malgré les facilités de communication qui nous sont offertes dans un XXIe siècle regorgeant de technologies sophistiquées.
Métier, que M. Chahbazian - parfait connaisseur du français et de l'arménien s’étant entièrement consacré depuis sa retraite à la traduction de grands classiques de la littérature française (Chateaubriand, Balzac, Maupassant, Baudelaire) mais aussi d’écrivains contemporains (Henri Troyat, Philippe Videlier, Vahé Katcha) - rapproche avec justesse de l'art: être traducteur littéraire, c’est une vocation, innée, remarque-t-il.
Parlant de l’abondance de traductions arméniennes d’oeuvres françaises qui paraissent tous les ans, M. Djanikian a attiré l’attention sur le besoin d’oeuvrer dans le sens inverse aussi, en faisant découvrir aux francophones et au monde en général le patrimoine littéraire arménien, richesse qui mérite d'être partagée et connue, à travers la traduction. Moment opportun pour faire part de cette idée vraiment importante, en présence de nombreux représentants de la nouvelle génération de traducteurs étudiant à l’université Brusov et à l’université d’État et dont le premier pas de la mise en oeuvre n’a pas tardé : sur l’initiative de professeurs présents, il a été convenu de former un groupe d’étudiants dont les traductions linéaires de poètes arméniens revêtiraient par la suite une « parure poétique », en collaboration avec des locuteurs natifs du français.
La rencontre, évoquant souvent plutôt une classe de maître dispensée par des experts du domaine, a même laissé le temps aux traducteurs présents d’apprécier à travers un tout petit atelier le talent de leurs futurs successeurs qui se sont déjà révélés prometteurs.
Et une nouvelle qui témoigne de la dynamique du domaine en Arménie: la parution prochaine, aux éditions Nairi, de deux oeuvres, « 14 » de Jean Echenoz et « L'Acacia » de Claude Simon, traduites par une autre traductrice de talent Chouchanik Tamrazian dans la cadre du programme d'aide à la Publication 2014 mis en oeuvre par l'Ambassade de France et l’Institut français à l'occasion du Centenaire de la première guerre mondiale.