La fondation Miassine, qui œuvre depuis 2009 à Gyumri pour « le développement humain du peuple arménien » lance un nouveau projet d'accompagnement social et d'entrepreneuriat.
Par Lusine Abgaryan
"À la maison", lieu d’apprentissage et de divertissement, est un nouveau projet à visée sociale de la Fondation Miassine à Gyumri, centrée sur l’humain dans tous ces projets. Conçu comme support à l’insertion professionnelle des jeunes de Gyumri et centre d’activités sociales pour les aînés, "À la maison" propose des activités sur plusieurs axes, se focalisant, notamment sur la formation, l’entreprenariat et l’accompagnement social.
« L’idée est venue quand nous avons voulu passer de la production de pain, l’une des activités centrales de Miassine, à la création d’un espace qui en assure aussi la distribution, c'est à dire un restaurant d’insertion, une fabrique de chocolat, et caetera. Nos besoins avaient augmenté », explique Astrig Marandjian, fondatrice de la fondation Miassine.
Avec l’intention d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, les activités du centre sont organisées sur quatre vecteurs et domaines, le projet s'avérant un modèle viable et multifonctionnel. La fondation, qui s’était lancée il y a quelques années dans la boulangerie avec "Bon appétit", diversifie aujourd'hui ses activités et offre de nouveaux services, dont une pâtisserie-chocolaterie, une école d'hôtellerie et de tourisme et un restaurant d’application. Ces différents secteurs participent à constituer une entreprise sociale à part entière qui se promet d’offrir des emplois aux jeunes. Six apprentis seront formés dans ce cadre à travers des cycles d’apprentissage d’une année.
Parallèlement, un centre d’apprentissage et de formation, ainsi que de promotion pour l’entrepreneuriat des jeunes, formera ici des jeunes encadrés au sein de l’entreprise sociale. Des formations certifiantes en entreprenariat et l'"e-coaching" des projets professionnels devraient faciliter leur insertion sur le marché du travail. Travaillant selon l’approche "learning by doing", les jeunes, encadrés par une équipe pédagogique performante, bénéficieront également lors de leur apprentissage de cycles de formation en marketing, en informatique, en langues étrangères et en entrepreneuriat. Les métiers du numérique, en forte demande, sont également mis en valeur au centre multimédia. « Selon nos estimations, environ 150 apprentis viendront suivre les formations chaque année », prévoit Astrig.
Le concept d’"À la maison" vise aussi à sensibiliser ses usagers aux questions de la protection de l’environnement et de la gestion durable de l’eau et des déchets. La maison est en elle-même un modèle intelligent du point de vue écologique avec son système de panneaux solaires, de récupération des eaux pluviales et de recyclage de déchets. Le modèle de jardin pédagogique est également appliqué et permet aux enfants bénéficiaires d’en prendre soin et de le cultiver. Une attention particulière sera accordée aux jeunes handicapés et fragilisés par la guerre qui pourront y trouver un soutien moral et matériel à travers les diverses formations, apprentissages et master classes. Le bâtiment est accessible aux personnes à mobilité réduite.
La maison proposera par ailleurs aux touristes qui souhaitent y passer leur nuitée, des chambres mettant en valeur l’artisanat local. Enfin, une maison de quartier appelée à devenir un lieu de rassemblement pour les habitants de tout âge, propose une ludothèque équipée pour enfants, des animations musicale et culturelle ainsi que divers ateliers.
"À la maison", a ouvert ses portes le 24 octobre dans le "quartier des Turcs" à Gyumri. Astrig Marandjan souhaitait aussi offrir une nouvelle vie associative et des résonnances positives à ce quartier et à ses habitants.