Faire en sorte qu'un migrant qui retourne en Arménie ne quitte pas le pays. L'une des conditions préalables possibles est, bien entendu, la présence d'un travail. À Shirak, Tavush et Lori, le problème de la création d'emplois pour les migrants au cours des quatre prochaines années sera abordé par le programme « Le renforcement du pouvoir des acteurs locaux pour le développement », financé par l'Union européenne. Le programme LEAD, d'une durée de quatre ans et doté de 14,6 millions d'euros, se compose de trois sous-programmes.
L'année 2020 a été une année exceptionnelle pour la migration. Il y avait plus de gens qui arrivaient en Arménie que de gens qui en partaient. Selon Armen Ghazaryan, chef du service des migrations, après la fermeture des frontières aériennes en raison de l'épidémie, il est difficile de dire quelle partie des migrants est restée en Arménie et quelle partie en est partie.
La plupart d'entre eux quittent l'Arménie pour la Russie afin d’y travailler. Ceux qui resteront dans les trois régions septentrionales de l'Arménie - Tavush, Lori et Shirak - pourront démarrer leur entreprise grâce à un cofinancement.
À cette fin, le programme LEAD (fr : Le renforcement du pouvoir des acteurs locaux pour le développement), financé par l'UE, prévoit de dépenser 14,6 millions d'euros sur quatre ans. Le chef du service des migrations, Armen Ghazaryan, souligne que l'un des volets du programme consiste à fournir une aide financière aux migrants qui travaillent ou qui rentrent chez eux.
« Les migrants qui travaillent et ceux qui rentrent chez eux peuvent postuler au programme s'ils veulent créer une entreprise dans le pays. Entre deux et dix mille euros seront accordés. Si un migrant a quatre mille euros, mais a besoin de huit mille euros, il obtiendra une bourse. Le migrant aura également la possibilité de contracter des prêts à des taux d'intérêt abordables ».
« Il existe des restrictions sectorielles », a déclaré Carel Hofstra, responsable du Centre international pour le développement des politiques migratoires en Arménie. Ils ne soutiendront pas la vente d'armes ou le commerce de la loterie, ils aideront tous les autres domaines. « Nous encourageons les investissements des migrants. Environ 150 personnes peuvent bénéficier de ce programme. Notre composante couvre l'ensemble du territoire arménien ».
Ce programme, composé de plusieurs sous-composantes, prévoit l'ouverture d'au moins 250 nouveaux emplois à Tavush, Shirak et Lori dans le nord de l'Arménie dans les années à venir, en soutenant plus de 225 initiatives de développement communautaire, 160 entreprises rurales et 150 initiatives d'entreprises de migrants.
Au moins 500 bénéficiaires participeront à des cours sur la gestion de leur propre entreprise. Ces trois régions connaissent des niveaux élevés de migration et de pauvreté. Mihaela Stojkoska, représentante permanente par intérim du Programme des Nations Unies pour le développement, a indiqué qu'ils travailleraient avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de mobiliser les capacités communautaires. « Nous allons mobiliser les capacités des résidents des communautés dans deux régions, Lori et Tavush, nous allons créer cinq groupes actifs locaux qui développeront les capacités des leaders communautaires. Nous allons créer environ 150 emplois ».
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture va développer les zones rurales dans deux régions. Le responsable du projet, Vardan Barseghyan, a souligné qu'ils transmettront leur expérience en matière d'agriculture, d'alimentation et de développement rural et donneront des conseils.
Le gouverneur de Tavush, Hayk Chobanyan, note qu'il s'agit d'un programme de soutien aux ressources humaines. L'élaboration de documents stratégiques est également envisagée. Le gouverneur met également l'accent sur le volet migratoire du programme. « Les programmes que nous mettons en œuvre vont au-delà des ressources humaines dont nous disposons, je veux dire aussi sur le plan professionnel. L'esprit d'entreprise ne doit pas être oublié, surtout lorsqu'on parle d'agriculture. C'est tout à fait possible ».
Le ministre de l'Économie, Vahan Kerobyan, espère que le travail et l'emploi amélioreront la vie dans les zones rurales. Les personnes vivant dans les régions pourront faire du business. « Je m'engage personnellement à tout faire pour le succès de ce programme », a déclaré le ministre.
Vache Terteryan, vice-ministre de l'Administration territoriale et des Infrastructures, trouve symbolique que le lancement du programme financé par l'Union européenne coïncide avec l'entrée en vigueur de l'accord.