Lors de la dernière guerre d’Artsakh, la Faculté de journalisme de l’Université d’État d’Erevan a perdu trois de ses meilleurs étudiants : Vachagan Manukyan, Vyacheslav (Slava) Badalyan et Ashot Khachatryan. A cette triste occasion, la salle qui était nommée d’après Norayr Marutyan, tombé lors de la première guerre d’Artsakh, fut rebaptisée et se nomme désormais Salle des journalistes-combattants. La réouverture solennelle de cette salle a eu lieu le 5 mai dernier, en présence des parents, des camarades et des professeurs des soldats tombés.
Par Lusiné Abgarian
Le primat du diocèse de Tavush, l’évêque Bagrat Galstyan, a donné une bénédiction et s’est adressé aux présents par les propos du père de Vachagan Manukian, le poète Khachik Manukyan : « Nous n’avons pas le droit de transformer l’héroïsme en tragédie. Nous avions laissé notre affaire inachevée, et ce qui est inachevé, n’aura plus de place dans nos vies, il est temps de mener le travail jusqu’au bout. Nous n’avons pas voulu la guerre, nous ne la voulons pas, je le dis tous les jours, mais nous ne voulons pas non plus d’une paix déshonorante, honteuse, sale et humiliante. Je ne veux pas ça, ces garçons-là ne voulaient pas ça, quiconque veut cette paix, il n’a rien à voir avec un Arménien, un chrétien, ou sa propre identité qu’il ne connaît même pas ». Le message que voulait passer l’évêque, c’était surtout qu’il faut mener jusqu’à la fin le travail de nos pères, de nos fils et de notre peuple.
Khachik Manukyan, tout en parlant de son fils Vachagan, a poursuivi sur les paroles de l’évêque notant que la paix humiliante n’est rien, c’est de l’esclavage, et que nous n’en avons pas besoin. « La meilleure garantie de l’immortalité des garçons sera la construction d’une Arménie forte », - a affirmé le père de Vachagan.
Les propos du doyen de la faculté, Nagharch Martirosyan, sont venus compléter ceux du père du héros : « Nos garçons nous ont amené à réfléchir et à parler de l’avenir, parler des chemins difficiles de la réalisation de leurs rêves : construire un pays fort, avoir une armée puissante et un peuple heureux ».
Dans cette salle lumineuse, ces héros seront côte à côte pour l’éternité, « des générations entreront à l’université et sortiront de ce temple purifié, comme des enfants dévoués à leur terre et à leur patrie. Des générations se succéderont, sentant derrière elles les yeux sacrés de nos garçons », - conclut le doyen en comparant cette salle à un temple pour les générations de futurs étudiants.
Chacun des présents, parents et professeurs ont partagé leurs souvenirs liés à ces héros, en soulignant tous le fait, que ce sont ces garçons qui les ont fait venir à leurs racines perdues, à la spiritualité et c’est eux qui leur ont appris le courage et l’héroïsme.