Le président du conseil d’administration de l’Œuvre d’Orient Jean-Yves Tolot était en Arménie du 23 au 26 avril, accompagné des membres du bureau de l’association, afin de témoigner leur soutien aux Arméniens.
Par Allan Branger et Vassili Donn
« Nous condamnons fermement le blocus du Haut-Karabagh, il enfreint toutes les conventions et accords internationaux » a déclaré Jean-Yves Tolot. Après s’être rendu à l’entrée du corridor de Latchine, la délégation a déposé une gerbe au mémorial de Tstitsernakaberd le 24 avril dernier, lors de la journée de la commémoration du génocide. Abordant le sujet, le président s’est exclamé : « Le 24 avril, c’est le 24 avril ! On est là aujourd'hui, pour condamner le génocide tout en témoignant de notre fidélité envers le peuple Arménien. Après avoir été au corridor de Latchine, nous constatons le renforcement du blocus, et l’Œuvre d’Orient s’oppose avec force à cette situation ».
Selon Jean Yves-Tolot, l’Arménie est l’un des pays dans lequel l’association est la plus active. Il affirme : « Depuis les récentes actions menées contre le pays, la question arménienne est plus que jamais une priorité pour l’Œuvre d’Orient, et cette priorité vitale justifie notre visite officielle et la pétition que nous avons mise en ligne pour demander la réouverture du corridor ».
L’association opère auprès des Arméniens depuis sa création en 1856 et selon la délégation, cette implication ne compte pas s'arrêter, singulièrement en cette période.
Une aide humanitaire historique
L’Œuvre d’Orient soutient plusieurs établissements de formation professionnelle, mais aussi d’orphelinats. Par exemple, à Gyumri, l’association apporte son aide à un centre qui accueille des orphelins tout en leur donnant une formation professionnelle. Une aide financière est également allouée à d’autres organisations dont l’association CARITAS qui s’occupe des réfugiés, des handicapés mentaux, des orphelins et des familles déplacées.
L’association catholique permet à des volontaires de venir donner des cours de langue française dans les écoles arméniennes. Felix, un membre de leur équipe, enseigne par exemple le français à des collégiens dans l’internat du petit séminaire à l’Evêché catholique de Kanaker, à Erevan.
Un rôle d’ambassadeur
En France, l'Œuvre d’Orient se rapproche de grandes institutions françaises afin de permettre aux Français d'élargir leur connaissance sur l’Arménie et son patrimoine. Jean-Yves Tolot a tenu à rappeler les liens importants qui unissent les deux pays.
« La population française a pour l’Arménie une fidélité et une affection qui est profonde, comme le montrent les nombreuses associations présentes en Arménie. » Une exposition éphémère et transportable mettant en valeur le patrimoine du Haut-Karabagh a ainsi été montrée dans toute la France.
Consciente de la difficulté de faire changer les choses, l’association souhaite avant tout sensibiliser pour espérer apporter une prise de conscience générale. « L’Œuvre d’Orient est une caisse de résonance auprès de nos concitoyens français. Nous ne sommes pas une organisation de diaspora. Les Français nous écoutent d’une oreille différente » affirme Vincent Cayol, directeur des opérations de l’association. Interrogé sur les nombreux déplacements d'élus français en Arménie à la veille de la venue de la ministre française des Affaires étrangères, les 27 et 28 avril, il salue la portée du discours qu’ils peuvent transmettre : « Ces politiques sont, eux aussi, les porte-parole de la diaspora de leur région et c'est une très bonne chose ».