Éducation 2030 – Le programme du gouvernement

Société
25.06.2024

Le ministère de l'Éducation et de la Culture a présenté le 24 juin, le programme d'État « sur l'enseignement et la formation professionnelle », à l'horizon 2030.

Par Olivier Merlet

 

Le projet de loi avait été adopté en deuxième lecture le 24 mai à l'Assemblée nationale. Il est depuis entré en vigueur et a été présenté publiquement hier dans les salons de l'hôtel Holiday Inn d'Erevan.

Il aura fallu plus de trois ans, aux dires du ministère de l'Éducation, pour parvenir à la version finale de cette nouvelle loi, censée reformer en profondeur le secteur de l'éducation et de la formation professionnelle en Arménie. Au cours de leurs travaux, les fonctionnaires du ministère ont bénéficié des conseils d'experts internationaux, ceux des agences de développement allemande, suisse et autrichienne, notamment, et mené de larges consultations auprès des enseignants et des milieux professionnels. Le texte produit se veut « plus conforme aux documents internationaux et à la terminologie du domaine de la formation professionnelle ». On espère que son contenu le soit aussi.

Le ministère annonce ainsi avoir « clarifié les principes de la politique de l'État dans le domaine de l'enseignement et de la formation professionnelle ainsi que les garanties du droit à l'éducation de la personne, basés sur les 4e et 8e objectifs 4 de développement durable des Nations Unies », à savoir une éducation de qualité et des opportunités de travail décent pour les jeunes. Toutes ces mesures ont été regroupées par priorités au sein du " Programme d'État pour le développement de l'éducation jusqu'en 2030" qui était donc présenté hier.

« À cet égard, je voudrais souligner la définition d'objectifs tels que l'élimination des inégalités et la garantie d'un accès égal à tous les niveaux de l'enseignement et de la formation professionnelle, y compris pour les personnes handicapées ainsi que la promotion de l'emploi auprès des personnes possédant des qualifications et des capacités professionnelles appropriées. Ce programme doit viser non seulement à répondre aux besoins du présent, mais aussi à ceux de l'avenir », a souligné Zhanna Andreasyan, ministre de l'Éducation, des Sciences, de la Culture et des Sports. « Grâce à ces mesures, nous entendons accroître la qualité de la formation professionnelle en Arménie et faire en sorte qu'au moins 90 pour cent des diplômés puissent trouver une emploi ».

Parmi les principaux changements annoncés, le ministère a mis en avant plusieurs points.

La redéfinition du concept de "bourse", incluant désormais sous un même système les anciens régimes d'"allocation étudiante", de "bourse d'études", de "remise totale ou partielle des frais de scolarité par l'État" et de "remboursement". L'objectif poursuivi est celui d'une plus grande inclusion ainsi que la compensation et la réduction des frais de scolarité, en tenant compte des spécificités de chaque formation professionnelle.

L'introduction de la notion de "spécialiste junior", reconnue comme qualification officielle à l'issue d'une formation professionnelle de base pour certaines professions de premier niveau ne dépendant pas du régime "artisan" (par exemple, patrouilleur, ambulancier, etc.).

La révision des exigences de santé, de sécurité et de protection individuelle des 16-18 ans dans le cadre de l'apprentissage par le travail ou d'une formation en alternance, en tenant compte des obligations conventionnelles et des meilleures pratiques internationales, notamment en ce qui concerne les professions considérées comme dangereuses et les seuils d'âge minimum à leur exercice.

La révision des motifs et modalités de pouvoir, nomination, résiliation, certification et suspension des administrateurs de l'enseignement publique. Une exigence de retenue politique ou religieuse au cours de leur mandat et dans l'exercice de leurs fonctions est par ailleurs introduite, sous peine de licenciement, de même, le membre d'un conseil d'administration ou d'un parti politique ne pourra pas postuler au poste de directeur d'un établissement d'enseignement.

Sisak Gabrielyan, le président de la Commission permanente de l'éducation à l'Assemblée nationale, présent lui aussi lors de la conférence de presse a reconnu une étape importante pour l’enseignement et la formation professionnelle en Arménie, allant dans le sens du développement.  « L'un des principaux objectifs est d'assurer que les formations répondent aux besoins du marché du travail, en offrant aux étudiants les capacités professionnelles nécessaires et la possibilité d'accumuler une expérience de travail reconnue. Ils seront ainsi en mesure d'exercer des activités professionnelles qualifiées et de faire face aux défis du présent aussi bien que de l’avenir en s’adaptant aux conditions changeantes du marché du travail ».