Un mémorandum de coopération arméno-français a été signé ce 1er février pour la création d'un Campus des métiers à Erevan. Bien au-delà de son projet phare, c'est avant tout - semble-t-il - les provinces arméniennes et leur secteur de la formation professionnelle qui pourraient en être les premières bénéficiaires.
Un mémorandum de coopération a été signé entre le ministère arménien de l'Éducation, le centre d’Enseignement professionnel Franco-Arménien (CEPFA) et la Société d'Enseignement professionnel du Rhône (SEPR) afin de promouvoir de futurs programmes de développement dans le domaine de l'enseignement et de la formation professionnelle.
La cérémonie de signature du mémorandum s'est déroulée en présence d'Araksya Svadjyan, vice-ministre de l'Éducation, de Gohar Grigoryan, directrice du CEPFA et de Christian Droz, président de la SEPR. L'Ambassadrice de France en Arménie, Anne Louyot était également présente lors de la réunion.
Se félicitant de la signature du mémorandum, Araksya Svadjyan, a fait valoir son grand intérêt et le rôle qu'il pouvait représenter dans la dynamisation et le l'enrichissement des structures régionales éducatives et de formation au travers de leurs connexions avec le centre de formation professionnelle franco-arménien et les centres de formation opérant en France.
« Le plan stratégique approuvé pour le développement de l'enseignement en Arménie à horizon 2030 accorde une part distincte et très importante aux actions visant le développement de l'enseignement professionnel. Dans ce contexte, nous prévoyons l'établissement de centres de ressources, de collèges publics, et dans le des accords de ce processus, nous mettons l'accent sur le développement des capacités du collège franco-arménien et l'offre de nouvelles opportunités », a déclaré le vice-ministre.
Il est ainsi prévu de créer sur Erevan un "Campus des Métiers" où seront mis en œuvre de nouveaux programmes pédagogiques expérimentaux, développant notamment la formation basée sur le travail et la formation des adultes. À terme, l'établissement pourrait aussi devenir un centre de ressources pour la formation professionnelle. Le projet a déjà été approuvé lors d'une précédente assemblée générale du conseil d'administration de la CEPFA.
Pour Christian Droz, président de la société d'Enseignement professionnel du Rhône, ce mémorandum représente avant tout l'opportunité de prendre des mesures concrètes dans le domaine de la formation. « Au cours de la semaine dernière, nous avons effectué une grande mission dans les régions d'Arménie. Nous avons parcouru plus de 1600 km, nous avons visité 15 établissements de formation professionnelle initiale et technique, 2 préfectures et 5 mairies. Ce mémorandum définit des objectifs concrets que nous devons réaliser ensemble », a-t-il déclaré, soulignant par ailleurs l’importance du mémorandum dans le cadre de la coopération entre Erevan et Lyon.
La directrice de la Fondation pour le centre d’Enseignement professionnel Franco-Arménien, Gohar Grigoryan, note que dans le cadre de ses activités le "Campus" diffusera les meilleures pratiques d'enseignement et de formation professionnelle dans les régions d'Arménie, en coopération avec les établissements aussi bien privés que publics. L'Université d'Alaverdi et le Collège régional de Vayots Dzor ont déjà esquissé des perspectives de coopération dans le sens de la mise en œuvre d'un programmes d'échanges dans diverses spécialités. Le programme d'échanges "Erasmus+” pourrait permettre une coopération importante dans ce cadre
Des contacts ont également été pris avec d'autres institutions réputées dispensant une éducation informelle, et notamment le centre "COAF" à Debet dans le Lori ainsi qu'à Goris dans le Syunik avec le "centre de Ressources pour le développement de la femme", où existent des perspectives de développement de l'artisanat. L'une des missions de la CEPFA vise en effet à soutenir l'implication des personnes handicapées et à accroître le rôle des femmes dans l'économie ainsi qu'à favoriser l'enrichissement de la vie sociale pour les communautés.
L'Ambassadrice de France en Arménie, Anne Louyot, a également exprimant son plein soutien à l'initiative, note qu'elle s'inscrit en pleine conformité avec la diffusion de la francophonie. « Sa mise en œuvre dans le cadre de la coopération entre les sociétés éducatives, culturelles et civiles franco-arméniennes permettra à un grand nombre de jeunes de se rapprocher de la France, et favorisera également l'usage et la diffusion de la langue française en Arménie ».