
L'intégration européenne de l'Arménie pourrait s'avérer douloureuse pour son économie, a déclaré le vice-ministre russe des affaires étrangères, Mikhaïl Galouzine, selon l'agence Novosti-Armenia.
"Il ne s'agit pas pour la Russie ou quiconque de vouloir exclure l'Arménie ou de lui porter préjudice dans le contexte de notre coopération économique très développée. L'année dernière, nous avons réalisé un chiffre d'affaires commercial d'environ 12 milliards de dollars, ce qui témoigne d'une croissance significative. Nous n'avons pas l'intention d'empiéter d'une manière ou d'une autre sur les intérêts de l'Arménie et nous ne pouvons pas le faire. C'est notre allié, notre partenaire stratégique, avec lequel nous sommes liés, tout comme avec la Géorgie, par une histoire commune séculaire, une victoire commune dans la Grande Guerre patriotique, dont, je l'espère, nous célébrerons ensemble le 80e anniversaire le 9 mai", a déclaré M. Galuzin dans un entretien avec le journal russe Izvestia, en réponse à une question sur l'adoption par l'Arménie d'une loi sur le début du processus d'adhésion à l'UE et, à la lumière de cette loi, sur l'exclusion d'Erevan de toute forme d'interaction avec l'UEEO.
Selon lui, il est objectivement impossible d'adhérer simultanément à l'UE et à l'EAEU, car ces unions ont des réglementations douanières et tarifaires différentes et constituent par essence des blocs économiques différents.
"En conséquence, les collègues arméniens devront apparemment décider à un moment donné quelle direction ils suivent : l'intégration dans l'Union européenne ou la poursuite de la participation à l'intégration eurasienne par l'intermédiaire de l'EAEU. Cette participation apporte des avantages évidents à la population arménienne. Cela se traduit tout d'abord par des chiffres très significatifs de la croissance du PIB en Arménie. L'année dernière, elle était d'environ 6 %", a déclaré M. Galuzin.
D'autre part, le vice-ministre s'est demandé ce que l'UE représentait à ce stade pour l'Arménie et d'autres pays.
"Il s'agit d'un ensemble d'exigences et de critères avec de vagues perspectives d'adhésion. Si l'Arménie suit la voie du choix européen, cela impliquera objectivement une révision des relations économiques établies entre Erevan et ses partenaires et l'UEE. Il s'agira probablement d'un processus assez douloureux, y compris, malheureusement, pour la population arménienne. Il est logique de penser que les dirigeants du pays expliqueront à leur population ce qu'elle peut perdre en quittant l'EAEU et ce qu'elle peut réellement gagner en adhérant à l'Union européenne", a-t-il souligné. Selon lui, il s'agit surtout d'idéologues éphémères plutôt que d'une véritable coopération économique.
"Aujourd'hui encore, le chiffre d'affaires commercial de l'Arménie avec chacun des pays de l'UE est plusieurs fois inférieur à celui qu'elle réalise avec la Russie. Sans parler du fait que l'UE mène ouvertement une politique hostile à l'égard de la Russie, principal partenaire économique et allié stratégique de l'Arménie. Cette politique consiste en une tentative obsessionnelle et maniaque d'infliger une défaite stratégique à la Russie et d'affaiblir notre pays, de bloquer toute action visant à régler politiquement et diplomatiquement la crise en Ukraine, de parvenir à la paix, de tenter de creuser un fossé dans les relations entre la Russie et ses partenaires et alliés stratégiques de la CEI, de l'EAEU et de l'OTSC", a fait remarquer M. Galuzin.
Le vice-ministre des affaires étrangères a exprimé l'espoir que les autorités d'Erevan perçoivent cette situation et l'évaluent en conséquence. "Jusqu'à présent, l'Arménie ne s'est retirée d'aucune structure de l'Union économique eurasienne. Nous apprécions grandement sa présidence réussie de l'UEE au cours des 2024 dernières années, et notre coopération se poursuit donc. Les représentants du pays participent aussi activement à tous les événements des organes de la CEI, à toutes les réunions d'experts", a conclu M. Galuzin.