L'héritage historique et culturel du Karabagh : l' obligation de transmettre

Région
19.04.2023

Le ministère de la Culture d'Artsakh a publié un message à l'occasion de la "Journée internationale du patrimoine mondial".

Par Olivier Merlet

 

La "Journée internationale du patrimoine mondial" ou "Journée internationale des sites et monuments", organisée annuellement tous les 18 avril, s'est donc déroulée ce mardi. L'UNESCO, initiatrice de l'évènement dès 1983 est appelée – suppliée ! - depuis bientôt trois ans désormais, et bien-au-delà des seuls cercles arméniens ou sympathisants, à constituer et dépêcher au Karabagh une mission d'évaluation et de protection du patrimoine arménien avant qu'il ne disparaisse.

L'organisation reste sourde : elle ne peut, semble-t-il, ne veut ou ne souhaite, à ce jour, assumer ses responsabilités. Ironie malheureuse et lapsus ou bévue officielle, l'ICOMOS, le Conseil International des sites et monuments, en coordination avec l'UNESCO a décidé d'intituler cette édition 2023 : "patrimoine en transformation"…

Le ministère de l'Éducation et de la Culture d'Artsakh a publié hier, 18 avril,  cet appel au secours :

« Les monuments historiques et culturels, témoins de notre histoire séculaire, ont été à plusieurs reprises attaqués et expropriés par l'ennemi à différentes époques. Malheureusement, la guerre de 44 jours a également porté un coup dur au patrimoine historique et culturel de l'Artsakh. Si en 2020, il y avait environ 4118 monuments certifiés en Artsakh, il en reste aujourd'hui environ 2000 dans les territoires occupés par l'Azerbaïdjan (dont environ 169 églises, complexes monastiques et chapelles). Nos réserves historiques et culturelles sont également restées sous contrôle ennemi.

En ce qui concerne la préservation des monuments dans les territoires occupés, de nombreuses lettres ont été envoyées aux structures concernées, qui sont appelées à s'occuper de la préservation des monuments dans les zones de conflit, mais aucune véritable mesure pratique n'a été prise jusqu'à présent.

Même après la guerre, l'ennemi ne manque pas l'occasion de détruire et de déformer notre patrimoine historique et culturel, qui est le sceau de notre identité. Aujourd'hui, nous sommes également confrontés à la perte de notre paysage historique, qui est également un sérieux défi.

Nous continuerons à nous battre sur la scène internationale, en présentant les faits du vandalisme commis par l'ennemi contre notre patrimoine culturel. Mais, avant tout, nos monuments historiques et culturels ont besoin de la protection et des soins de chacun de nous. Nous sommes simplement obligés de transmettre le patrimoine historique et culturel qui nous est légué depuis des siècles, en tant que croyants de notre histoire et de notre identité, aussi indemne que possible aux générations futures. »