Après un tweet discret, hier, du ministre de la défense sur la signature d'un « accord de coopération technique » avec la société NKDS, son homologue français, Sébastien Lecornu annonce fièrement ce 18 juin la vente à l'Arménie de canons CAESAR.
Par Olivier Merlet
« Nouveau jalon important avec la signature d'un contrat pour l’acquisition de canons CAESAR ; nous continuons de renforcer notre relation de défense avec l’Arménie » a fièrement tweeté ce matin Sébastien Lecornu, le ministre français de la défense, après un « entretien chaleureux et productif avec [son] homologue », Suren Papikyan. Ce dernier que l'on voit ravi sur une photo prise à l'occasion avait préféré rester plus évasif, évoquant seulement des accords de coopération technique » avec l'équipementier militaire francais NKDS.
On ne présente plus Caesar, fierté de la France en termes d'artillerie et "vedette" du théâtre des opérations en Ukraine. CAESAr, acronyme de "camion équipé d’un système d’artillerie" est un canon de 155 mm autoporté lui permettant ainsi, théoriquement, d'éviter les tirs de riposte. Sa puissance de feu est de 6 coups minute pour une portée de 40 kilomètres. Son plateau motorisé est doté d'un système de télé-gonflage adaptant la pression des pneus au terrain rencontré, comme des pentes à 40 % - très utile en Arménie - tout en maintenant une vitesse très élevée jusqu'à 50 km/h sur parcours accidenté, et le double sur la route.
Pour reprendre les propos du ministre français, l'entretien précédant la signature du contrat a vraiment été « productif » puisque le coût d'acquisition de ces canons atteint quand même entre trois et quatre millions d'euros l'unité. Leur nombre exact est encore gardé sous silence. Pour rester dans le "nerf de la guerre", précisons encore qu'un obus classique de 155 mm coûterait aux environ 6 000 euros et un obus guidé autour de 60 000, soit 36 000 euros la minute pour une utilisation classique à pleine puissance.
Enfin, et toujours pour paraphraser le ministre français, il s'agit vraiment là d'un « nouveau jalon » dans la relation de défense avec la France dont les autorités n'avaient de cesse d'affirmer jusqu'alors qu'elle n'entendaient répondre qu'à « la vision des choses purement défensive » de l'Arménie.