Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a approuvé le 13 novembre l'élargissement de sa mission d'observation en Arménie et la possibilité de fournir au pays un soutien "non létal".
Par Olivier Merlet
« Nous devons être très vigilants face à toute tentative de déstabilisation de l'Arménie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Notre message à l'Azerbaïdjan est clair : toute violation de l'intégrité territoriale de l'Arménie est inacceptable et aura de graves conséquences sur la qualité de nos relations.» a prévenu hier Josep Borell, Haut-représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Réunis en Conseil ordinaire, les ministres des Affaires étrangères de l'Europe examinaient en effet les moyens « de renforcer encore leur coopération avec l'Arménie et de soutenir ses autorités démocratiquement élues, sa résilience, sa sécurité et la poursuite des réformes dans le pays, à la lumière de l'opération militaire de l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh les 19 et 20 septembre 2023, du déplacement massif de plus de 100 000 Arméniens du Karabakh qui s'en est suivi et des efforts en cours pour normaliser les relations ».
Sur cette base, poursuit le communiqué de Bruxelles, le Conseil a décidé d'étudier la possibilité de fournir un soutien non létal à l'Arménie dans le cadre de la "Facilité européenne de soutien à la paix" et de renforcer la mission de l'UE en Arménie afin de permettre l'envoi d'un plus grand nombre d'observateurs et de patrouilles, y compris dans les zones sensibles. Les ministres ont également évoqué la possibilité d'autoriser la libéralisation des visas pour l'Arménie.
D'autres pays comme l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie bénéficient déjà de cette "facilité européenne", mécanisme visant à fournir des moyens pour accroître la capacité de défense des pays non membres de l'Union. Les décisions prises hier en Conseil des ministres des Affaires étrangères seront soumises à l'aval de la Commission européenne qui précisera la nature exacte de ces aides ainsi que le mode de leur mise en œuvre. Les décisions de la Commission européenne doivent elles-mêmes être ratifiées par ses États membres.
Appelant à la reprise des négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, « sur la base du travail effectué par le président du Conseil », les ministres se sont enfin engagés à poursuivre leur médiation, déclarant « [avoir] besoin que le traité de paix soit conclu ».
Selon un "haut responsable" souhaitant conserver l'anonymat, Bruxelles serait par ailleurs en train de négocier séparément avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan l'organisation d'une réunion tripartite entre Nokol Pashinyan, Ilham Aliyev et Charles Michel. La date du mois de décembre est évoquée, Josep Borell s'est contenté de préciser qu'il inviterait prochainement le ministre arménien des Affaires étrangères à participer à une réunion, en marge de l'un des Conseils des affaires étrangères.