Le Cercle d’Amitié France-Artsakh demande la révision du statut du Haut-Karabagh

Arménie francophone
09.11.2023

Le 8 novembre, alors qu'Ilham Aliyev faisait parader ses troupes à Stepanakert, le Cercle d’Amitié France-Artsakh a publié un communiqué.

 

Le Cercle d’Amitié France-Artsakh a été créé le 19 mars 2013. Il rassemble aujourd’hui près de soixante-dix responsables politiques, députés, sénateurs, maires ou autres élus qui se sont donnés pour objectif de soutenir la République d’Artsakh dans son combat pour la reconnaissance internationale.

Le Cercle considère que seule cette reconnaissance garantira le droit à l’existence et l’exercice des droits fondamentaux de la population arménienne de cet Etat autodéterminé, et qu’elle seule rendra possible la stabilité et la sécurité du Caucase du Sud. Son action s’inscrit dans les principes de la Charte des Nations Unies, dans leur dimension de Droit humanitaire comme dans leur dimension de Droits fondamentaux. Le Cercle d’Amitié France-Artsakh est ouvert à tout élu français.

 

Azerbaïdjan, la parade militaire de la honte

Ce mercredi 8 novembre, l’Azerbaïdjan célèbre sa « fête du drapeau » lors d’une parade militaire en grandes pompes à Stepanakert, capitale de l’Artsakh, rebaptisé Khankendi, pour marquer la victoire sur les Arméniens du Haut-Karabagh. Cette victoire a été obtenue en violation de tous les accords internationaux, en ayant recours à une épuration ethnique et à des pratiques relevant d’un état terroriste.

L’attaque des troupes azerbaïdjanaises sur la République du Haut-Karabagh le 19 septembre dernier est intervenue après dix mois de blocus imposé aux 120 000 habitants et dénoncée par les plus hautes autorités comme la Cour Internationale de Justice dans une ordonnance du 22 février 2023.

Ces pratiques, associées à un discours de haine ethnique promue par le régime azerbaïdjanais, n’ont laissé aucune chance à une population exsangue et désarmée. Le départ forcé de tous les Arméniens du Haut-Karabagh est reconnu aujourd’hui comme une épuration ethnique par une Résolution du Parlement européen du 5 octobre 2023 et par la Ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

L’anéantissement du Haut-Karabagh, berceau historique de l’Arménie, s’inscrit dans un plan global d’extermination des Arméniens qui a commencé par la guerre des 44 jours dans le Haut-Karabagh et qui s’est conclu par un cessez-le-feu le 9 novembre 2020. Dès lors, la dictature azerbaïdjanaise revendique ses vues sur un prétendu « Azerbaïdjan occidental », c’est-à-dire l’Arménie tout entière.

À ce jour, le sort des Arméniens du Haut-Karabagh retenus en Azerbaïdjan est très préoccupant :

  •           8 prisonniers politiques, parmi lesquels l’ancien président de la République du Haut-Karabagh, l’ancien Premier ministre, le président du parlement…
  •           Une cinquantaine de prisonniers de guerre,
  •           Des dizaines de civils arméniens n’ayant pu fuir le Haut-Karabagh et qui sont retenus en otage en Azerbaïdjan tel que Vagif Khatchatryan, un arménien de 68 ans, évacué par la Croix-Rouge depuis le Haut-Karabagh sous blocus pour être soigné en Arménie. Il a été kidnappé par les Azerbaïdjanais et a été condamné par un tribunal de Bakou pour "crimes de guerre" imaginaires à 15 ans de prison.

« Nous appelons la communauté internationale à se préoccuper davantage de la montée en puissance de la « Corée du Nord du Caucase » qui ne montre aucune limite à ses ambitions et pourrait constituer un élément de déstabilisation supplémentaire dans le contexte actuel. Il est essentiel que le statut du Haut-Karabagh soit réétudié au regard du droit international, que les otages arméniens soient libérés et que l’Azerbaïdjan soit sanctionné à la hauteur de ses crimes. En aucun cas l’emploi de la force et la politique du fait accompli ne peuvent être acceptés », rappelle François Pupponi, Président du cercle d’amitié France-Artsakh.