La place de France au cœur d'Erevan, accueillera bientôt un nouveau locataire en la personne – sa statue tout au moins – de Charles Aznavour.
Par Olivier Merlet
Celle de Jules Bastien Lepage n'y sera restée que 12 ans. Gageons que le Grand Charles (pas de Gaulle) trouvera sur la place de France, une légitimité plus franche que celle du bronze de Rodin offert à l'Arménie par Nicolas Sarkozy en 2011, en l'honneur du 20e anniversaire de son indépendance. Retour pourrait-on dire, et d'ailleurs d'autant plus légitime que c'est Charles Aznavour lui-même, de son vivant, qui avait inauguré aux côtés des présidents Chirac et Kotcharian, le 30 septembre 2006, ce haut-lieu symbolique du centre-ville de la capitale, entre les Cascades et l'Opéra.
Magnanime, Charles gardera tout de même non loin de la sienne, la statue du peintre naturaliste français auquel se sont habitués les erevantsis. Elle devrait être repositionnée sur l'un des larges trottoirs qui bordent la place.
Le projet a été officiellement annoncé hier, 15 mars, à l'issue de la réunion ordinaire du Conseil des sages de la ville d'Erevan, présenté par l'adjoint au maire Tigran Avinyan. On n'en sait malheureusement guère plus pour le moment, l'œuvre choisie et le nom de son sculpteur sont encore tenus secrets.
On ne sait de même si les couleurs du Karabagh qui flottent depuis deux ans au même endroit suivront leur actuel porte-étendard. Et l'on se prend à imaginer Charles Aznavour en gardien du drapeau de l'Artsakh…