A l'occasion du centenaire de la République d'Arménie et de la fin de la Grande Guerre Lyon accueille un colloque internationale « Cent ans après le front de l’Est, l’Arménie et le Levant entre guerres et paix » organisé par l'ADCARLY (Association pour le Développement de la Culture arménienne dans la région lyonnaise) en partenariat avec la Fondation Bullukian et le Centre Covcas.
A la veille du centenaire de l'Armistice du 11 novembre 1918, une vingtaine d'historiens et de géographes de France, d'Arménie, d’Europe et des Etats Unis débattent des questions léguées par le passé, mais demeurant d’actualité. Ils remontent le fil qui relie l'héritage de la présence française au Proche-Orient à la destinée des peuples et pays issus des empires ottoman et russe depuis la fin de la Grande Guerre.
Au début de la Grande Guerre, les Arméniens se retrouvent divisés entre Empire ottoman et Empire russe. La fin de la guerre sera un moment charnière dans leur histoire, marquée par le génocide et, trois ans plus tard, par la création au Caucase de la République indépendante d'Arménie, premier Etat arménien depuis le Moyen Âge.
La période voit se croiser les destins de l'Arménie et de la France, pour la première fois depuis les Croisades, avec l’espoir de la création d’un Etat arménien sous mandat français en Cilicie. Cette promesse française d’un foyer national mobilise des milliers de volontaires arméniens venus des quatre coins de la planète combattre les forces germano-turques. Ils s'engagent dans la Légion d'Orient, corps auxiliaire de l'armée française, créée en 1916 et rebaptisée par la suite « Légion arménienne », dont l’objectif est d’appuyer les ambitions politiques de la France dans les provinces ciliciennes et syriennes de l’Empire ottoman. La France manque alors de troupes, ce qui rend l’apport de la Légion arménienne non négligeable.
Mais alors que la Syrie et le Liban sont prioritaires pour la France, elle renoncera en 1920 à son mandat cilicien. Ce bouleversement et la dissolution de la Légion arménienne face à la montée en puissance de Mustapha Kemal entraîneront la fin de la présence millénaire arménienne dans la région. Les rescapés du génocide retournés dans leur foyer dès 1918 seront contraints à un deuxième exil. C'est une page peu étudiée de l'histoire de la Première guerre mondiale, disparue de surcroît de la représentation collective nationale.
Comment les accords Sykes-Picot et les mandats du Levant ont-ils contribué à façonner les destinées du peuple arménien, kurde et assyro-chaldéen issus de l'empire ottoman ? Quels en sont les prolongements dans les conflits actuels au Proche-Orient ? Ces thèmes seront abordés durant la première session du colloque.
La 2ème session se penchera sur la résurrection d’un Etat arménien. C'est au Sud-Caucase que le foyer national rêvé se réalisera avec la déclaration d'indépendance de l'Arménie le 28 mai 1918, dans la foulée de celle de ses deux voisins, la Géorgie et l'Azerbaïdjan. Les trois Etats sont issus de l'empire russe, s'affrontent sur des questions territoriales et s'adressent à la Conférence de la Paix de Paris pour faire reconnaître leurs frontières.
La 3ème session analysera les décisions adoptées par la Conférence de Paris et les traités qui en ont découlé, de Versailles à Sèvres, et leur impact jusqu’à aujourd’hui sur les conflits ravivés depuis l'effondrement de l'URSS.
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