Sa directrice, Anna Leyloyan, l’organisa pour ce 13 novembre dernier à la salle des fêtes de la Fondation Biermans-Lapôtre en faisant venir Hovhannes Tchekidjian diriger les 85 choristes du Chœur national académique d’Arménie.
Par Marie-Anne Thil
Une salle comble pour « Ce triple anniversaire : le 90ème pour la Maison des Etudiants Arméniens, le 150ème pour la naissance de Komitas, et les 90 ans de Hovhannes Tchekidjian qui a été résident à la M.E.A. », me commenta Hasmik Tolmajian, l’ambassadrice d’Arménie en France. Et d’ajouter, émue, qu’elle aussi avait été résidente de la célèbre maison (une des premières) financée par Boghos Nubar et inaugurée en 1930.
Assister à ce concert, ce fut d’abord écouter mais aussi regarder l’élégant maestro dont les gestes précis et éloquents ont conduit le chœur, dont les 85 visages tournés vers lui, portaient un regard unique, partagé et prégnant, chargé d’une grande fierté et d’un indicible amour. Un récital visuel en quelque sorte, d’abord avec Vartabet Komitas, quand les voix s’enflèrent à leur maximum pour devenir murmure, un chant tour à tour mélancolique et printanier où passa le souffle du vent dans les montagnes et sur les paysages d’Arménie. Ces évocations limpides de douceur et de tristesse furent relayées par les accents russes d’un choral de P.I. Tchaikovsky, la force du « Chœur des Esclaves » de G.Verdi, la douleur lancinante des requiem de W.A. Mozart et de G.Fauré, l’élégance de G. Rossini et l’exubérance de « Carmina Burana » de K.Off.
Mais le concert ne s’arrêta pas là ! Après un tonnerre d’applaudissement que Hoavhannes Tchekidjian calma d’une main en demandant aux spectateurs s’ils étaient fatigués, le Maître, d’un sourire espiègle, dirigea une suite de chansons françaises en français. A sa manière, une façon d’honorer le pays qui le recevait.