Aram Barlezizyan publie un recueil bilingue de poésie

Arts et culture
07.12.2021

« Rapprochez les étudiants de la poésie et la poésie des étudiants, car la poésie anoblit l’âme », - énonce Aram Barlezizyan aux professeurs de français, ses collègues, lors de la présentation de son ''Recueil de Poésie de traduction'', le 2 décembre à l’Université Brusov à l'occasion de la "journée du prof. de français".

Par Lusine Abgarian

Ce dernier opus vient encore s'ajouter à la liste déjà considérable de dictionnaires édités par le légendaire lexicologue. Après des décennies d’enseignement du français dans le "foyer de la francophonie en Arménie", tel qu'Aram Barlezizyan désigne l’université Brusov, il se projette désormais dans une belle suite de sa carrière, la traduction poétique, à la fois belle aventure et vrai défi.

Transmettre l’âme, la mélodie et la sensibilité des poèmes d’une langue à l’autre, faire entendre la voix des poètes sans la déformer… C’est à cet art du "décodage" qu'exige une traduction poétique, que fait appel Aram Barlezizyan pour exprimer le caractère plastique, l’harmonie, la couleur et le rythme des vers dans les deux langues.

Avec cent-dix poèmes, dont quatre-vingt de l’arménien vers le français et trente du français vers l’arménien, ce ''Recueil de poésie de traduction'' présente pour la première fois les œuvres traduites en arménien de plusieurs poètes français et réciproquement. Peu connus dans le monde littéraire français et francophone, grâce à ces traductions, les poètes arméniens seront lus et entendus en français dans des transpositions très subtiles du langage poétique de ce maître de la langue française.

Dans son humble discours, en harmonie avec sa personnalité, Aram Barlezizyan a conseillé et encouragé ses collègues à ne pas se satisfaire du métier d’enseignant et de l’activité pédagogique, mais de considérer également la traduction littéraire et poétique comme un outil, non seulement pédagogique, mais permettant également de développer une sensibilité différente ainsi que la créativité des étudiants. Qualité dont a justement fait preuve Lusiné Mousakhanyan, une ex-étudiante d’Aram Barlezizyan , en composant une partition pour guitare sur les paroles d’un poème d'Eghiché Tcharents, en français et en arménien, intitulé "Je garde le silence" (arm. « Ես լռել եմ հիմա »).

L’événement était organisé par le CRU et la chaire de français de l’Université Brusov, en présence de la rectrice de l’Université, Karine Harutyunyan et de Guillaume Narjollet, conseiller culturel de l’ambassade de France en Arménie, ainsi que de nombreux professeurs et étudiants de français qui ont participé à un quizz sur la civilisation française.