Lancées par l’Organisation Internationale de la Francophonie, l'OIF, les Olympiades internationales de français, se sont tenues virtuellement des 7 au 9 décembre. Elles réunissaient 100 jeunes de 20 pays d’Europe centrale et orientale, d’Asie du Sud Est et d’Afrique, autour d’échanges et d’épreuves culturels mettant à l’honneur la langue française.
Par Marguerite Drieux
L'Arménie, fidèle participante aux Olympiades régionales d'Europe centrale et orientale, présentait pour la première fois au niveau international, cinq de ses lycéens. L'Alliance francaise d'Erevan avait été chargée de leur sélection, de même que de l'organisation logistique locale de l'évènement ainsi que de la préparation et du suivi des candidats. Pendant plus d'un mois et demi auparavant, Marietta Baghdasaryan, professeur de l'Alliance, avait accompagné, bichonné et préparé ses poulains au passage des épreuves, palié à leurs lacunes et su, au prix d'un travail intensif, élever leur pratique de la langue au meilleur niveau. Shushanik Melkonyan, sa collégue, avait, de son côté, été choisie par l'OIF dans la composition de son jury international.
Le jour J, les candidats se retrouvaient dans les locaux de l'Alliance pour participer en direct, avec leurs concurrents des autres pays, à une simulation de débat télévisé autour de la question de l’impact des réseaux sociaux sur les relations d’amitié, un sujet parlant pour une génération plus que jamais concernée par ce nouveau type de lien. Elina, Gohar, Edouard, Laura et Margarita ont ainsi pris part à de vives discussions, dans une ambiance très "talkshow", laissant s’exprimer leur imagination tout en démontrant leur maîtrise du français. Les épreuves écrites quant à elles, portaient sur le thème du harcèlement scolaire, phénomène d'actualité récurrent qui ne connait pas les frontières.
Les Olympiades se sont clôturées par la cérémonie de remise des prix. Parmi les récompenses, des voyages étaient en jeu, à destination du pays des pharaons ou du fief de la bière et des frites… de quoi motiver nos cinq jeunes participants. Si les places sur le podium ont été décrochées par la Moldavie, le Vietnam et l’Égypte pour l’épreuve collective, l’Arménie remporte la médaille d’argent pour l’épreuve écrite niveau B1, grâce à l’essai convaincant de Gohar Poghosyan, élève en classe de terminale à l’école Mesrop Mashtots. Elle avait déjà participé à l’Olympiade régionale de français en Moldavie en 2019, et est revenue plus déterminée que jamais pour la nouvelle édition cette année.
Des paillettes plein les yeux et des projets plein la tête
C’est son amour pour les langues qui a mené Margarita, élève au lycée 119 d’Erevan, à la rencontre du français. Du chinois, de l’italien et de l’espagnol qu'elle a appris, excusez du peu, c’est la langue de Molière qui l’a le plus séduite. Diplômée du DELF B2, elle envisage de s’expatrier un temps en France pour étudier la psychologie, un domaine trop peu développé dans le champ universitaire en Arménie, à son grand regret.
Amoureux de la littérature et de la philosophie française, Edouard s’est lui aussi lancé dans l’apprentissage du français. Son projet ? « Étudier en France et bénéficier du meilleur enseignement dans le monde ». Sa curiosité et son appétit dévorant pour les livres, de Camus et de Sartre notamment, lui ont permis d’atteindre un niveau remarquable en français en moins de deux ans d’apprentissage. Ironie de la situation pour un admirateur de l’enseignement français pourtant connu pour former des jeunes toujours à la traîne dans l’apprentissage des langues vivantes.
Bien plus qu’une compétition : un événement qui fédère les amoureux de la langue
Parmi les candidats, Elina et Laura, élèves en classe de première, s’étaient rencontrées lors d’un camp d’été sur le thème de la francophonie, organisé par l’Alliance française en Arménie. Elles tenaient coûte que coûte à se retrouver pour passer ensemble les épreuves. Suzanne Gharamyan, présidente de l’Alliance française, se réjouit que de tels liens naissent des initiatives lancées par son association. L’organisation des Olympiades s’inscrit en effet dans un ensemble plus large d’événements destinés à l’accompagnement des jeunes Arméniens dans la pratique du français, en privilégiant des outils et des méthodes qui permettent un apprentissage ludique de la langue, tout en encourageant les échanges entre les participants.
Trois jours de compétition qui illustrent ainsi la volonté de conjuguer apprentissage et plaisir, en faisant des initiatives destinées à la promotion de la francophonie en Arménie, des moments conviviaux et divertissants pour ceux qui y prennent part.