Répondant à l'appel « Créer, innover, entreprendre en français », une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement de tous les continents se sont engagés, à l’occasion du XIXe Sommet de la Francophonie, à porter plus loin, plus haut et plus fort une francophonie utile, capable d’offrir de nombreuses opportunités à ses citoyens et en particulier à sa jeunesse.
PAre Olivier Merlet
Organisé en France pour la première fois depuis 33 ans, le XIXe Sommet de la Francophonie a réuni les 4 et 5 octobre, dans le cadre de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts et du Grand Palais à Paris, les leaders de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Outre les dirigeants des États et gouvernements membres, des centaines d’acteurs publics et privés ainsi que des représentants de la société civile ont statué sur les orientations de ce vaste espace mondial et francophone pour les deux années à venir. L'Arménie y était bien sur présente en la personne de son Premier ministre, Nikol Pashinyan, du ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, et de l'ambassadrice d'Arménie en France, Hasmik Tolmajian .
Trois enjeux majeurs ont marqué ce sommet plaçant au premier rang de ses préoccupations la question de la jeunesse francophone et de l'emploi, avec la volonté de créer des solutions concrètes tant au sein de l'OIF que dans les États membres pour offrir à la jeunesse des opportunités d’insertion professionnelle en langue française.
Forger l'avenir de la Francophonie
Ainsi, dès 2025, la Cité internationale de la langue française accueillera un laboratoire d'excellence pour améliorer l'éducation francophone, le Collège international de Villers-Cotterêts. Cet établissement inédit formera les enseignants de et en français, ainsi que les cadres éducatifs francophones. Il offrira des résidences de recherche-action pour chercheurs et doctorants, et servira de centre de formation continue pour traducteurs et interprètes.
Un Programme international de mobilité employabilité francophone (PIMEF), permettra aux jeunes francophones, à travers un réseau de 1 100 universités et centres de recherche dans 120 pays, de bénéficier de programmes de mobilité axés sur la professionnalisation et l'employabilité. La France s'engage par ailleurs à simplifier l’octroi de visas pour les détenteurs de diplômes de niveau Master 2 obtenus en France. Une procédure en ligne permettra de sécuriser et dùaccélérer les demandes de visa dans les consulats français. De son côté, "France Volontaires", met en place son "Programme Volontaires Unis pour la Francophonie" qui offrira à 100 jeunes de l’espace francophone, la possibilité de participer à des missions dans d’autres pays que le leur sur les thèmes de la coopération éducative et de l’entrepreneuriat social.
Conçues pour renforcer l’éducation, l’employabilité et la mobilité des jeunes au sein de l’espace francophone, ces mesures ont emporté l'adhésion unanime des pays membres. Dans le même temps, et parallèlement au Sommet lui-même, le festival "Refaire le monde" lancé cette année à Paris a impliqué plus de 150 initiatives pensées par de jeunes francophones originaires de 50 pays des 5 continents. Le programme comprenait des défilés, débats, concerts et rencontres avec des figures francophones, avec l'objectif de pérenniser cet événement dans l'héritage du Sommet.
Solidarité internationale et soutien aux pays en crise
Au registre politique du XIXe Sommet de la Francophonie, les participants ont également été invités à réfléchir à la plus-value de l’OIF dans la gestion des crises qui touchent l’espace francophone, dans un contexte de fragilité du multilatéralisme. Leurs travaux ont abouti à l'adoption d'une déclaration finale commune, d'une résolution sur les crises dans l'espace francophone ainsi que d'un témoignage spécifique de solidarité avec le Liban qui fait face depuis deux semaines à l'attaque de l'armée israélienne sur son sol.
Témoignant de l'attractivité croissante de l'OIF, plusieurs États et gouvernements ont soumis des demandes d'adhésion ou de modification de leur statut à l'occasion de ce Sommet. Chypre et le Ghana deviennent ainsi membres de plein droit de l'Organisation tandis que l'Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre en acquièrent le titre d'observateurs.
Ces décisions témoignent du rôle crucial de l'OIF dans la construction d'une Francophonie solidaire, innovante et engagée. À l’issue du XIXe Sommet de la Francophonie, la Secrétaire générale de l'OIF a salué le succès de l’événement et a chaleureusement remercié la France, pays hôte. Le Cambodge a été désigné par les Chefs d'État et de gouvernements francophones pour accueillir leur prochain Sommet en 2026.
« Le Cambodge souhaite réitérer son adhésion aux valeurs de la Francophonie » a déclaré le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, fils de Sihanouk, l'un des pères fondateurs de la Francophonie. Il a ajouté « espérer pouvoir partager avec les autres mondes francophones les singularités de la Francophonie en Asie-Pacifique ». Après le Vietnam en 1997, ce sera la deuxième fois dans l'histoire de la Francophonie que son sommet se déroulera en Asie.