Pendant près de quatre heures samedi 3 décembre, le cordon ombilical entre le Karabakh et l'Arménie a été coupé à toute circulation.
À 11 heures le 3 décembre, des employés du ministère azerbaïdjanais de l'Environnement et du service des Biens de l'État relevant du ministère de l'Économie ont occupé le poste de contrôle des casques bleus russes du carrefour de Kari; entre Shushi et Stepanakert, provoquant la fermeture du corridor de Lachine.
Selon les employés du gouvernement de Bakou, des rejets toxiques issus de l'exploitation de la mine de cuivre-molybdène de Kashen en territoire Karabakhtsi, seraient à l'origine de pollutions des ressources en eau des villages azéris avoisinants, dont le plus proche, Kapanly, ne se trouve pourtant qu'à dix-neuf kilomètres de là. Pris à parti, les soldats de maintien de la paix ont fermé la route, leur haut-commandement saisi par les autorités du Karabakh et le ministère de la Défense azerbaidjanais. Les négociations ont duré près de quatre heures avant sa réouverture.
Artak Beglaryan, conseiller du ministre d'État d'Artsakh, a vivement démenti les informations des foctionnaires de Bakou, déclarant que les résidus miniers incriminés, « conformes aux meilleures normes internationales, faisaient régulièrement l'objet d'examens d'experts de niveau international ». Une déclaration similaire a été reprise un peu plus tard par le comité de protection de la nature de la République d'Artsakh.
Pour Artak Beglaryan, cette protestation tient plutôt du « prétexte farfelu », comme « l' arrière-plan informationnel pour justifier et légitimer leur volonté [NDLR : des dirigeants azerbaidjanais] de bloquer la route et tenter de rompre le seul lien entre l'Artsakh et l'Arménie ». Évoquant les récentes déclarations de Bakou au sujet de prétendus transports d'armement transitant par le corridor de Lachine, avec complicité des forces de maintien de la paix russes, il a ajouté : « ils ont probablement vu que leurs revendications de transfert d'armes n'étaient en aucun cas fiables et leurs messages ne sont en aucun cas acceptés par la communauté internationale. C'est probablement pour cela qu'ils ont décidé d'inventer de nouvelles justifications, des raisons de nature environnementale, qui apparemment peuvent sembler plus humanitaire à un œil extérieur ».
Pour information, la société "Base Metals", qui exploite la mine de Kashen, et dont le siège est à Erevan, représente aussi l'un des principaux contribuables d'Artsakh, voire le premier, à hauteur d'une contribution qui s'élevait à près de 19 milliards de drams en 2019. Suite à la guerre des 44 jours, la mine avait été fermée puis réouverte, sa station de pompage, indispensable à son fonctionnement, se trouvant désormais en territoire contrôlé par l'Azerbaïdjan.