Perspectives et défis du boom des ventes de voiture électriques en Arménie

Economie
25.09.2025

Selon les statistiques officielles, une voiture sur quatre nouvellement immatriculée est électrique. L’Arménie suit les tendances européennes, avec une part de plus importante de véhicules roulant avec un moteur électrique et des batteries.

 

Par Régis Daniélian

Souvent voit on dans Erevan des véhicules sans âge, de l’époque soviétique, crachant d’épais nuages de fumées  dans l’air, sauf que cette pollution reste et ne s’évacue pas à cause de l'absence conjoncturelle de vent au niveau de la capitale.

Renouveller le parc automobile en Arménie est louable et nécessaire afin de limiter autant que faire ce peu, l’émission de fumée d’échappement. Non pas tellement afin de lutter contre le réchauffement climatique, car l’Armenien moyen n’émet que peu de CO2 par rapport à la moyenne européenne, mais surtout par rapport à la pollution locale, dans l’espace et dans le temps, qui peut avoir des conséquences néfastes pour la santé publique.

Les raisons de cette adoption restent en premier lieu d’ordre économique avec une exonération de la TVA, et une électricité qui demeure bon marché. Les importations viennent principalement de Chine, leader du marché mondial dans cette branche, à des prix abordables, contrairement aux véhicules de fabrication américaines et européennes .

De plus, les voitures électriques s’adaptant bien à la taille du pays, et donc au nombre de km moyen que parcourent les habitants par jour, surtout depuis Erevan où se trouve la plupart d’entre elles, ainsi que les bornes de recharge. Mais on peut d’ores et déjà anticiper quelques défis. D’abord, la nécessaire extension de l’électrification du pays,  suivant les tendances occidentales, afin de se passer de sources d’énergie externes tel que le gaz ou le pétrole.

Tout d’abord, afin de pallier une demande qui va aller crescendo, l’Arménie se doit de diversifier et intensifier sa production électrique, le plus indépendamment possible de facteurs extérieurs. Difficile, mais réalisable.

 

Point très positif, la part du solaire dans le mix énergétique global en Armenie augmente de manière significative, de quasiment 0% avant le Covid, à environ 10% de nos jours. D’autres sources d’énergie devront aussi être mises à contribution.

 

En deuxième lieu, le bien être et la santé des habitants de la capitale. La pollution sonore devrait diminuer et surtout Erevan devrait voir la qualité de son air s’améliorer.

On arrive à quantifier correctement le nombre de décès prématurés dus à la pollution de l’air dans les grandes villes. Sans doute verra-t-on bientôt une amélioration de la qualité de la vie surtout chez les gens les plus fragiles.

Dernièrement, un rapport de Mme Jacob, des Nations Unies, alertait les autorités municipales de la capitale arménienne des risques encourus pour la santé des habitants, bien plus grand à Erevan par rapport aux autres capitales caucasiennes, soumises elles à des vents dominants et donc moins néfastes pour les populations.

Il est temps d’agir, tout le monde y trouvera son compte.