13ème Biennale Internationale Design Saint-Étienne : Une Edition sous le Signe des « Ressource(s) » et de la Créativité Arménienne

Arts et culture
12.03.2025

Il y a quelques jours, s’est tenue, à la galerie d’Art AHA Collective, une conférence de presse portant sur la 13ème Biennale Internationale Design Saint-Étienne, et notamment sur le travail de Nairi Khatchadourian, fondatrice et directrice de AHA Collective, Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï, designers et fondateurs de Normal Studio.

 

Par Layla Khamlichi-Riou

Un vivier de créativité au service du design

Présentée comme un véritable lieu de ressources, la Biennale s’affirme comme un rendez-vous incontournable du design prospectif. L’École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (ESADSE) y jouera un rôle central, notamment à travers des projets novateurs comme « Le Design des communs », qui impliquera le bateau Viking dans une démarche d’expérimentation collective.

Parmi les nombreuses expositions prévues, « En relief : Créer en Arménie », réunissant une quinzaine de créateurs arméniens explorera la manière dont le territoire peut devenir une ressource essentielle pour nourrir les pratiques et les imaginaires.

 

L’Arménie au cœur de la Biennale

L’un des points forts de cette biennale sera l’exposition « En relief : Créer en Arménie », qui réunit une quinzaine de créateurs arméniens. Ce projet met en exergue le territoire comme une ressource essentielle, alimentant les pratiques et les imaginaires, en illustrant la richesse et la diversité du design arménien contemporain. Les artistes présentés exploreront des disciplines variées, allant du design textile à l’architecture, en passant par l’artisanat et le design industriel.

 


Nairi Khatchadourian

 

Jean-François Dingjian, cofondateur de Normal Studio, a souligné l’évidence d’inviter l’Arménie à cette édition, rappelant les liens historiques entre l’ Auvergne-Rhône-Alpes et la diaspora arménienne installée dans la région depuis les années 1930. « Pour beaucoup en France, l’Arménie reste une rêverie. Or, il s’agit ici de la rendre réelle, en mettant en avant ses talents contemporains, loin des seules références médiévales ou soviétiques » a-t-il expliqué.

Cette connexion entre l’Arménie et la France est renforcée par des collaborations concrètes, comme le projet de création d’un centre TUMO à Kapan, ville jumelée avec Saint-Étienne, sous l’impulsion d’Eloi Chafaï et Jean-François Dingjian. Ce centre, inspiré du modèle innovant des TUMO Centers d’Arménie, offrira aux jeunes une formation en design, technologie et créativité, renforçant ainsi les passerelles entre les deux pays.

En s’appuyant sur ces initiatives, la Biennale vise à dépasser la simple présentation de talents pour s’inscrire dans une dynamique d’échange durable, valorisant l’Arménie comme un acteur à part entière du design international. Cette plateforme offrira aux designers arméniens une visibilité accrue et favorisera des coopérations avec la scène créative européenne.

 

Une Biennale foisonnante d’initiatives

En plus des expositions et projets emblématiques, la Biennale proposera une programmation variée et immersive. Conférences, performances artistiques, ateliers collaboratifs, workshops et résidences de création permettront aux visiteurs et professionnels de s’impliquer activement dans le processus de réflexion et de production du design de demain.

 

Dans un contexte où le design joue un rôle de plus en plus central dans la transition écologique et sociétale, cette Biennale mettra en avant des approches innovantes en matière de design responsable. Des projets exploreront l’usage de matériaux biosourcés, recyclés ou innovants, tandis que certaines installations proposeront une réflexion sur l’obsolescence des objets et les nouveaux cycles de production durable.

 

Par ailleurs, le lien entre design et intelligence artificielle sera interrogé à travers des expériences interactives qui questionneront l’automatisation des processus créatifs et la collaboration entre humain et machine. Ces explorations technologiques permettront de mesurer l’impact du numérique sur les nouvelles pratiques du design et les enjeux éthiques qui en découlent.

Des conférences animées par des designers, chercheurs et industriels internationaux exploreront des thèmes comme l’éco-conception, l’intelligence artificielle appliquée au design, et la place du patrimoine culturel dans l’innovation contemporaine. Les workshops interactifs inviteront étudiants et professionnels à repenser les matériaux, les formes et les usages à travers des approches collaboratives.


Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï 

L’événement entend ainsi s’affirmer comme une plateforme d’expérimentation et de dialogue, offrant aux designers, chercheurs et industriels un espace où imaginer ensemble des solutions pour les défis à venir. Entre patrimoine, prospective et engagement, la Biennale 2025 se présente comme un rendez-vous incontournable pour penser et façonner le design de demain.

 

Avec cette 13ème édition, la Biennale Internationale Design Saint-Étienne s’annonce comme un espace d’exploration et d’innovation, où le design devient un levier de réflexion sur les ressources et leur potentiel pour construire l’avenir.

 

La 13ème Biennale Internationale Design Saint-Étienne s’annonce comme un moment phare de la scène design contemporaine, alliant exploration artistique, innovations technologiques et réflexions prospectives sur l’avenir de la création. En mettant en avant le thème des ressources, cet événement souligne l’importance de repenser nos modes de production et de consommation à travers le prisme du design. Avec son ouverture sur l’Arménie, pays riche en traditions et en innovations, cette édition encourage le dialogue entre cultures et met en lumière l’impact du design sur le développement des territoires. Entre tradition et modernité, engagement et expérimentation, la Biennale 2025 promet d'être une plateforme inspirante pour imaginer ensemble le futur du design.