Dans son rapport mensuel sur l'état de l'économie arménienne, la Banque mondiale observe chute de moitié de la croissance économique en mai dernier par rapport au mois précédent accompagnée d'une légère reprise de l'inflation.
Par Olivier Merlet
Pour la première fois depuis le mois d'octobre 2023, l'indice général de hausse des prix constatée redevient positif pour atteindre 0,8% en juin (en glissement annuel) confirmant la tendance observée depuis le mois de février mettant fin à une période déflationniste continue pendant près d'un an. L'augmentation du prix des transports (+10,8%) en serait la principale cause.
Dans le même temps, un net ralentissement de la production manufacturière (11,5% en mai contre 27% en avril), enregistré notamment dans la transformation des boissons alcoolisées (-14%) et du tabac (-10%), entraine une réduction de moitié de la croissance économique globale du pays à 5,2% au mois de mai contre 10% en avril. Le secteur du commerce suit cette même courbe baissière (17,6 % contre 27,2 le mois précédent) que ne parviennent pas à redresser les bons résultats enregistrés dans les domaines des services non-commerciaux et surtout de la construction, toujours plus débridée, notamment dans la capitale, avec plus de 18% de croissance.
Du côté du commerce extérieur, les réexportations d’or et de bijoux continuent de doper les exportations arméniennes, propulsées par une multiplication par cinq des ventes de pierres précieuses et semi-précieuses (résultat en fait d'une multiplication par six des importations et réexportations de ces mêmes articles vers les Émirats arabes unis). Le marché des autres produits traditionnellement destinés à l'export s'est par contre contracté en mai de 4 % en glissement annuel. Quoi qu'il en soit, le volume du commerce extérieur de l'Arménie confirme sa forte progression à 248% des chiffres des six premiers mois de l'année précédente pour les exportations et 200% pour les importations. Le solde de la balance commerciale accuse toutefois un déficit de 23%.
Enfin, dernier indicateur, les transferts de devise en provenance de l'étranger et notamment de Russie se sont fortement taris au cours du mois de mai. Ceux-ci ont chuté de plus de la moitié en ce qui concerne les remises en provenance de Russie (-55%) et de plus d'un tiers de l'étranger en général (-34%).