HSBC Bank Armenia a annoncé le 6 février la vente de l'intégralité de ses actifs à Ardshinbank, le premier groupe bancaire arménien.
Par Olivier Merlet
« La décision de vendre HSBC Arménie a été prise à la suite d'un examen stratégique, selon lequel l'objectif du groupe HSBC est de redistribuer le capital vers des destinations mondiales offrant de plus grandes opportunités en termes de sécurisation des connexions et d'importance stratégique ».
Le possible retrait d'Arménie de la banque internationale britannique HSBC courait en fait comme un serpent de mer depuis plus de dix ans, le groupe cherchant déjà à recentrer ses activités sur des places jugées plus lucratives. L'intention s'est faite plus précise en mai dernier lorsque son directeur financier, Georges Elhedery, envisageait, dans une interview à l'agence Reuters, la possibilité de retirer ses agences d'un pays sur cinq dans lequel elles opéraient afin de se concentrer sur son expansion en Asie.
Après avoir déjà vendu tout ou partie de ses activités en France, en Grèce, en Russie et au Canada, au cours des deux dernières années, c'est donc aujourd'hui au tour de l'Arménie de voir partir le seul groupe bancaire international opérant encore sur son territoire. Fin 2023, celui-ci annonçait pourtant un bénéfice net de 27,3 millions de dollars et une croissance de 38% en glissement annuel.
La transaction est subordonnée à l'obtention des autorisations réglementaires et antitrust, elle devrait être finalisée sous douze mois. Entre temps, HSBC Arménie continuera à assurer normalement son service à la clientèle. À terme, selon l'accord, Ardshinbank devrait assurer le reclassement de tous les anciens employés d'HSBC Arménie.
Artak Ananyan, président du conseil d'administration s'est bien sûr félicité de cette acquisition et déclaré qu'elle doperait la croissance de son groupe, le plus important d'Arménie. HSBC Armenia possède un actif total de 290 milliards de drams arméniens (668,4 millions d'euros), des prêts à la clientèle d'environ 185 milliards de drams et des dépôts de la clientèle d'environ 200 milliards de drams.
Cette acquisition marque également un changement considérable dans le secteur bancaire arménien, et pourrait même, selon certains observateurs, entrainer un certain remodelage du paysage industriel local.