Dans une interview à la télévision publique arménienne dimanche 4 juin, Armen Grigoryan, n'exclut pas un accord de paix d'ici à la fin de l'année et assure que l'Arménie contrôlera toutes les voies de communication sur son territoire.
Par Olivier Merlet
Alors que le Premier ministre estimait « utile » sa discussion du 1er juin avec Ilham Aliyev et les médiateurs européens à Chisinau, celle des vice-Premiers ministres à Moscou le 2 a été jugée « constructive ». Bien que tout semblait indiquer au contraire que les pourparlers marquaient le pas, Armen Grigoryan, le secrétaire du Conseil de sécurité d'Arménie entrevoit une chance d'accord de paix d'ici la fin de l'année.
« Les négociations se déroulent de manière très intensive, et si nous pouvons maintenir ce cap, il y a une chance d'obtenir un accord de paix d'ici la fin de l'année », a-t-il déclaré le 4 juin à la première chaîne de télévision publique ajoutant : « nous sommes disposés à trouver des solutions et dans ce cadre, à faire avancer l'agenda de la paix et d'obtenir un accord ».
Évaluant pour sa part de façon « positive »; la réunion de Chisinau du 1er juin, Armen Grigoryan est par ailleurs semblé revenir sur celle des vice-premiers ministres à Moscou le lendemain, sans la nommer clairement toutefois: « Une chose importante est claire pour tous les partenaires impliqués : l'ensemble du contrôle des frontières sera sous le contrôle de la partie arménienne, c'est-à-dire celles sous blocus et tous les services frontaliers ». Nouvelle figure rhétorique ou réelle avancée sur la question des transports régionaux, les propos du secrétaire du Conseil de sécurité ne dérogent pas à la règle de l'imprécision du discours officiel d'Erevan accusé de larges concessions aux exigences de Bakou.
Deux jours plus tôt vendredi 2 juin, Mher Grigoryan, Alexey Overchuk et Shahin Mustafaev, les vice-Premiers ministres d'Arménie, de Russie et d'Azerbaïdjan en charge depuis l'automne 2021 des négociations sur la démarcation et le déblocage des frontières se retrouvaient donc à Moscou. Mher Grigoryan, le vice-Premier ministre arménien avait soutenu lui aussi avant son départ que « la question des "corridors" est une ligne rouge qui ne serait pas discuté lors de la prochaine réunion ». À l'issue de celle-ci, le message commun d'Erevan et de Moscou a évoqué un accord général sur des mesures concrètes pour la restauration et l'organisation de la ligne ferroviaire Yeraskh-Julfa-Meghri-Horadiz, sans toutefois préciser leur nature. Les deux capitales n'ont pas davantage évoqué les question du déblocage des autoroutes.
Au cours de son interview, le secrétaire du Conseil de sécurité, Armen Grigoryan, a encore déclaré que des progrès avaient été fait en termes de démarcation, notamment après l'accord sur la prise en compte des carte de 1975 comme base des négociations. « Cette formulation est la plus forte depuis le début des négociations. Ce serait l'idéal si elle se vérifiait mais nous n'avons toutefois pas encore atteint ce niveau. Nous allons poursuivre les négociations pour y parvenir. » Ce lundi 5 juin, Bakou a exprimé son mécontentement suite aux propos d'Armen Grigoryan, stipulant qu'il n'y avait pas d'accords entre Bakou et Erevan sur la démarcation de la frontière azerbaïdjanaise-arménienne sur la base d'une carte spécifique. « Armen Grigoryan a déformé l'essence des problèmes dans un certain nombre de directions et tenté de semer la confusion, tant au sein de la communauté internationale que de la société arménienne, en évitant les obligations assumées par l'Arménie ».