À Strasbourg le 15 mars, le parlement européen a adopté deux amendements en complément de la résolution du 20 février dernier condamnant l'Azerbaïdjan.
Par Olivier Merlet
« Le parlement européen invite le Conseil à imposer des sanctions ciblées aux responsables du gouvernement azerbaïdjanais si l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre ».
Lors d'une intervention à la tribune du parlement de Strasbourg le 14 mars, l'eurodéputé français François-Xavier Bellamy a invité les autorités européennes à prendre toutes les mesures leur en pouvoir pour infliger des sanctions contre l'Azerbaïdjan pour sa politique menée contre l'Arménie et le Karabagh. L'amendement, présenté en séance plénière et cosigné par plus de 70 députés européens, a été adopté hier, 15 mars, par 320 voix. Il sera inséré au troisième paragraphe du rapport sur les relations de l'Union européenne et de l'Azerbaïdjan qui s'inscrit dans la suite de l'adoption par Strasbourg, en février dernier, de la résolution qui « condamne fermement l'agression militaire de grande envergure menée par l’Azerbaïdjan en septembre 2022 contre des cibles multiples sur le territoire souverain de l’Arménie ».
Un deuxième amendement précisant et qualifiant l'attitude diplomatique de l'Azerbaïdjan vis à vis de l'Arménie dans le contexte actuel des pourparlers de paix a lui aussi été adopté par 378 voix contre 110 . «Le parlement dénonce à cet égard le comportement des dirigeants azerbaïdjanais, qui sapent ces efforts, notamment en brandissant la menace de nouvelles attaques, en violant régulièrement les frontières, en formulant des revendications à l’égard du territoire dit de l’Azerbaïdjan occidental ou en diffusant des discours de haine à l’égard de la population arménienne, en particulier dans le cadre de l’éducation; demande aux dirigeants azerbaïdjanais de mettre un terme à ce comportement »
Il est à noter qu'un troisième amendement stigmatisant encore les pratiques diplomatiques de l'Azerbaïdjan, au sein des institutions européennes cette fois, n'a pas été examiné par contre, du fait du retrait de certains de ses signataires. Dans un contexte particulièrement sensible de "Qatar et de Moroccogate" au sein des institutions européennes, ce texte assimilait très clairement les actions de lobbying réputées de Bakou à des tentatives de corruption : « Le parlement exprime la profonde inquiétude que lui inspire l’éventuelle persistance de ces activités de corruption au sein des institutions internationales dénoncée par plusieurs organisations médiatiques, telles que l’Organized Crime and Corruption Reporting Project; demande, à la lumière de ces informations, une protection accrue des institutions européennes contre l’ingérence étrangère».