L'Iran à l'Arménie : « Intégrité territoriale des États et inviolabilité des frontières »

Actualité
08.07.2022

Hier, 7 juillet, le secrétaire du Conseil de sécurité, Armen Grigoryan, puis le Premier ministre Nikol Pashinyan, ont successivement reçu le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique d'Iran Ali Shamkhani.

Par Olivier Merlet

Des discussions dites « structurelles » devaient se tenir entre les trois hommes d'état. De première importance, y compris pour l'Arménie, en quête de tous les soutiens dans le contexte actuel des processus en cours avec l'Azerbaïdjan et la Turquie.

Puissance régionale majeure et partie prenante du format 3+3 entrevu pour le règlement global du conflit avec l'Azerbaïdjan, l'Iran compte en effet parmi les proches alliés d'Erevan. Bien que de récents accords aient été passés entre Bakou et Téhéran sur l'emprunt de voies de communication commerciales à travers le territoire azerbaïdjanais en direction de la Russie, l'Iran n'a jamais démenti son intérêt et ses intentions de peser sur l'ouverture du corridor Nord-Sud à travers l'Arménie, tout en reconnaissant la pleine et légitime souveraineté de cette dernière sur les trajets empruntés.

L'envoyé du gouvernement iranien l'a de nouveau confirmé hier lors de son entretien avec Armen Grigoryan, évoquant tout d'abord « la volonté très appréciée des deux parties de poursuivre la coopération dans le cadre de la zone économique franche de Meghri et du développement de la province du Syunik ». En décembre dernier, le gouvernement iranien avait déjà annoncé son intention d'ouvrir un consulat à Kapan. Il convient par ailleurs de noter, en portant plus loin le regard sur ces échanges, qu'il s'agit aussi pour l'Arménie d'assurer des débouchés maritimes en direction de la Chine et l'Asie du Sud-Est, notamment, via le port iranien de Chabahar dans le Golfe d'Oman, et donc sur l'Océan Indien.

Ali Shamkhani a enfin noté au sujet du processus de régulation des relations arméno-azerbaïdjanaises que « les principes d'intégrité territoriale des États et d'inviolabilité des frontières doivent être respectés. » Propos réitérés plus tard dans la journée avec Nikol Pashinyan, le responsable iranien soulignant que « [son pays] considère comme inacceptable toute tentative de changement de la situation géopolitique dans la région » et qu'il soutient le processus de déblocage des infrastructures dans le cadre de la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté des États. Il a une fois de plus réaffirmé la volonté de Téhéran de contribuer à la sécurité du Caucase du Sud

Les communiqués de presse officiels émanant du bureau du Premier ministre et du Conseil de sécurité font également état d'un « certain nombre de questions à l'ordre du jour de la coopération bilatérale, […] de sa tendance au développement durable ainsi que de l'élargissement et du renforcement des liens économiques multisectoriels entre les deux pays ».

Les secrétaires des Conseils de sécurité iranien et arménien ont convenu de se rencontrer prochainement à leur frontière commune afin de poursuivre le dialogue.