Assises de l’UPF, des journalistes témoignent

Opinions
13.11.2018

269 invités, venus de 49 pays ont assisté aux 47e assises internationales de l’Union de la Presse Francophone à Tsahkadzor, en Arménie, en octobre dernier. Le Courrier d’Erevan revient sur cet événement hors précédent pour le pays avec les témoignages de deux participants.

Par Tigrane Yégavian

Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir, spécialiste de l’Afrique centrale et bien connue des lecteurs congolais revient sur les temps forts de ces rencontres. « L'un des moments forts de ces Assises a été l'intervention de notre confrère du Niger qui a expliqué le sort des migrants à Agadès, la manière dont les passeurs leur faisaient traverser le désert où ils mouraient dans l'oubli le plus total. C'était soudain le "choc du réel" qui tranchait sur les réflexions parfois théoriques... »

De son côté, son jeune confrère, l’Algérien Khaled Drareni, directeur éditorial de Casbah Tribune, se félicite de la tenue de ces assises. « Ces Assises étaient très importantes pour asseoir et dynamiser les instances l’Union de la Presse Francophone avec notamment l’élection d’une nouvelle Secrétaire générale en la personne de Zara Nazarian et un nouveau Bureau international ».

A ses yeux, cette rencontre marque un moment fort où « la grande famille de la presse francophone se retrouve de nouveau et continue à tisser des liens ». Moment aussi de réflexion et d’appel à agir en solidarité aux migrants du navire l’Aquarius mais aussi aux journalistes persécutés dans le monde. «Nous avons appelé à la libération de nos confrères tunisiens Sofiène Chourabi et de Nadhir Ktari, détenus en Libye, et condamné l’assassinat abject du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ».

Mais de quelle manière ces Assises peuvent-t-elles être utiles au travail d’un journaliste algérien ? « La presse francophone est très présente et très importante en Algérie, surtout à travers la presse écrite qui malgré la crise du papier résiste de manière admirable. Il était donc important pour nous de marquer la présence de la section algérienne à ces Assises de l’UPF pour affirmer notre volonté de porter la voie de la presse nationale qu’elle soit écrite, électronique ou audiovisuelle. Ce n’est pas parce que l’Algérie n’est pas membre de l’Organisation internationale de la Francophonie que ses médias ne doivent pas être présents en force au sein des l’Union de la Presse Francophone »,- affirme Khaled Drareni. 

Au cours de cette trop courte semaine chargée de travail, les journalistes de l’UPF n’ont pas eu le loisir d’aller à la rencontre de l’Arménie et de son riche patrimoine. Il n’empêche qu’ils retiennent certains événements déroulés en marge du sommet de l’OIF. C’est le cas de Colette Brackman qui était présente au concert d’hommage à Charles Aznavour, place de la République à Erevan. Elle a aimé « la ferveur du public, les photos de "Charles", même si les interventions étaient d’une qualité inégale » (…) « Malgré quelques couacs, la magie d'Aznavour était bien là et c'était beau...Le sommet m’ayant trop accaparée, je n'ai pas eu le temps de découvrir ce beau pays et j'en suis revenue avec une seule résolution : revenir pour mieux découvrir les merveilles que j'ai manqué cette fois... »

Quant à Khaled, il retiendra de son séjour en Arménie la majesté des sites naturels de Tsahkadzor, du lac Sevan ou encore de Dilijjan. « Nous avons assisté à la renaissance de la nation arménienne après le drame et les changements qui ont bouleversé l’histoire du pays et la proclamation de son indépendance. Je garde en mémoire des Arméniens accueillants, chaleureux et fiers de leur pays et de ce qu’il a pu accomplir malgré les aléas de l’Histoire. Je n’ai passé que 7 jours dans ce pays, mais cela m’a suffi pour l’aimer, ma seule déception est de ne pas avoir encore réussi à dire merci en arménien tellement le mot est difficile à prononcer, alors je me contenterai d’un « choukrane » (en arabe), c’est plus facile à prononcer ».