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Economie
25.04.2024

Le 12 avril dernier, la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Arménienne, présidée par Armen Mnatzakanian, organisait la première rencontre "B to B - speed dating", des rencontres personnalisées entre des entreprises arméniennes ou basées localement et des entreprises françaises des Bouches du Rhône.  

Par Olivier Merlet

 

La rencontre avait lieu dans les salons du Courtyard, le dernier né des grands hôtels d'Erevan, dans le cadre de la venue en Arménie d'une délégation d'entrepreneurs des Bouches du Rhône. Trois heures… Juste trois heures pour présenter tous les talents, le savoir-faire l'expertise et bien sûr les produits arméniens.  Mais à rendez-vous de professionnels, organisation professionnelle, et efficace, cousue main par les experts de la CCIFA Franco-Arménienne, spécialistes du tissu économique local et de la mise en relation inter-entreprise.

Pour Olivier Arakel, justement, président de Tempo one, société spécialisée dans la logistique et le transport international, la recherche de contacts et le ciblage d'éventuels partenaires constituait le premier objectif de cette rencontre. L'entreprise qu'il dirige depuis Marseille est déjà présente dans de nombreux pays, mais pas encore en Arménie. Il s'agissait donc pour lui de sonder un nouveau marché qui pourrait lui ouvrir les portes des fameuses nouvelles routes de la soie, vers ou depuis l'Asie centrale et l'extrême -Orient. « Pas mal d'entreprises ont signé des accords », confirme-t-il, « je souhaite donc voir comment elles s'organisent si on peut apporter une valeur ajoutée à leurs opérations ».

Armen Martyrosian, président de "Rayons du soleil de France", lui, est venu faire son marché, de gros. Il importe d'Arménie des fruits secs, des conserves, des confitures et des jus de fruits naturels. Un producteur de miel a justement attiré son attention avec lequel il tient une conversation "affairée".

Les sociétés arméniennes présentes se révèlent très proactives, soucieuses de profiter de cette opportunité de trouver de nouveaux clients ou de nouveaux partenaires. Si les liens politiques et surtout d'amitié entre la France et l'Arménie ne sont plus à démontrer, la relation économique est encore balbutiante, la France en effet n'occupe encore que le onzième rang des investisseurs étrangers dans le pays.

Mihran Papazian, fondateur de ChinAar Tech, travaille sur divers projets liés au commerce des matières premières, aux services financiers et à l'attraction d'investissements chinois en Arménie. Il verrait bien sûr d'un très bon œil le renforcement de ceux venus de France et d'Europe et en profite légitimement pour vanter les atouts du marché arménien. « L'Arménie représente une plateforme stratégique très diversifiée. Qu'il s'agisse d'investir dans des entreprises existantes ou de créer des filiales à partir de zéro, il existe de nombreuses opportunités dans divers secteurs : l'industrie, la haute technologie ou la défense. J'ai rencontré ici des entreprises françaises et des gens intéressants qui sont venus en Arménie non pas pour donner mais pour chercher à investir. Ils sont dans une logique économique ce qui est très encourageant ».

Les résultats commerciaux et financiers de cette plateforme "B to B" ne seront sans doute tangibles que dans quelques semaines, après consolidation effective de ces premiers échanges et entretiens entre dirigeants arméniens et français. Armen Mnatzakanian, le directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Arménienne peut toutefois se montrer très satisfait. « C'est un succès incroyable auquel je ne m'attendais pas et je ne pensais pas du tout que ça pouvait être aussi animé », avoue-t-il, surpris. « Une quarantaine d'entreprises arméniennes de tous les secteurs attendaient leurs homologues marseillais, des entreprises locales et internationales, ce fabricant de jeux d'échecs par exemple, Hoonanyan, qui veut exporter, Sardarapat dans le domaine du foot, le vin, la logistique, des cabinets d'avocats, des banques, la tech et l'informatique… C'est une rencontre économique inédite et très positive, un véritable creuset de tous les business et une étape significative de la relation d'affaires entre l'Arménie et la France ».