Attente aux frontières

Actualité
02.07.2024

Les commissions arméniennes et azerbaïdjanaises de démarcation des frontières convenues de s'entendre au 1er juillet sur un projet commun de règlement ne se sont pas parvenues à se mettre d'accord.

Par Olivier Merlet

 

« Au 1er juillet, les commissions se sont transmis les projets de règlement en bon état et ont tenu un certain nombre de discussions Les négociations se poursuivent de manière constructive. Il est prévu d'achever le processus d'approbation dans un avenir proche », indique le message ». Le contenu du communique des Affaires étrangères publié hier est on ne peut plus laconique : « les négociations se poursuivent ».

Le 19 avril dernier, alors que le gouvernement arménien avait déjà accédé à la demande azerbaïdjanaise de restitution des quatre villages du Tavush, les commissions dirigées par Mher Grigoryan et Shahin Mustafaev étaient convenues de se mettre d'accord sur le projet final de règlement avant le 1er juillet et de procéder ensuite à sa ratification devant leur parlement respectif. Dans ce document, les principes de démarcation devaient être fixés, notamment la référence à la Déclaration d'Alma-Ata.

Devant la Commission politique et de sécurité de la 31ème Assemblée parlementaire de l'OSCE qui se tient jusque demain Bucarest, Lili Minasyan, députée du Contrat Civil a bien tenté de noyer le poisson en rappelant l'initiative prise par l'Arménie aboutissant à la démarcation des 12 kilomètres de frontière dans le Tavush ainsi que son engagement et sa bonne volonté à parvenir à une résolution pacifique de toutes les questions en suspens. À Erevan pourtant, interrogés hier par la presse, ni le Premier ministre, Nikol Pashinyan, ni le secrétaire du Conseil de sécurité, Armen Grigoryan, n'ont souhaité s'exprimer sur les raisons du retard au projet de règlement des frontières.

« Tant que l'Azerbaïdjan sera capable de s'emparer d'un territoire sans aucune procédure, puis de l'accepter et de le confirmer sur papier, il n'aura pas de problème supplémentaire » a déclaré, devant l'Assemblée nationale, le député du bloc d'opposition "Hayastan", Artur Khachatryan. Il a également rappelé la déclaration de février de, Mher Grigoryan, vice-Premier ministre en charge de la commission de délimitation des frontières, selon laquelle la démarcation ne devait commencer qu'après l'approbation du projet au parlement. « La même chose s'est produite : ils ont dit qu'ils approuveraient les procédures le 1er juillet, l'Azerbaïdjan n'était probablement pas d'accord et ils n'ont obtenu aucun résultat. Cela signifie que l'Azerbaïdjan peut mettre le doigt sur n'importe quel point de la frontière et dire : c'est à nous ».