La finale nationale de la deuxième édition du concours international des doctorants francophones "Ma thèse en 180 secondes" s'est déroulée le 30 juin à l’université Valery Brusov d’Erevan.
Par Lusine Abgaryan
Créée et organisée par l’Agence universitaire de la Francophonie à l'intention des doctorants, cette compétition consiste pour les jeunes chercheurs à présenter en trois minutes, en termes simples et accessibles et devant un public divers leur thèse de recherche. Cette deuxième édition réunissait huit doctorants, chacun à une étape différente dans l’avancement de leur thèse, qui avaient pris le courage de présenter dans un langage vulgarisé la problématique scientifique de leurs sujets.
Les doctorants des universités d’État, d’Architecture de Brusov, et l’université Européenne d’Arménie, ont présenté des sujets très variés et d’un grand intérêt, de la littérature à la science politique, de la linguistique à l’architecture et de la gestion de l’activité scientifique et éducative à la traductologie. Bien que le français ne soit pas la deuxième langue étrangère pour la plupart des doctorants, des efforts considérables ont été appliqués pour la prise de parole en public dans la langue de Molière. Les membres du jury, représentant les organismes partenaires du concours, dont le Courrier d'Erevan, étaient amenés à évaluer non pas tant la connaissance de la langue, mais la faculté des doctorants à présenter de la manière la plus claire et concise les objectifs de leur travail doctoral.
La gagnante du concours, Mariam Makaryan de l’université Valery Brusov se projette dans la gestion de la culture éducative et scientifique en Arménie. Les grandes lacunes qu’elle a observées dans ce domaine durant son expérience de travail dans le milieu académique l'ont incitée à consacrer son étude aux comportements professionnels et aux compétences transversales qui feront évoluer et amélioreront les relations interprofessionnelles dans le milieu universitaire.
Pour la gagnante du deuxième prix, Mariam Hakobyan, doctorante en traductologie, c’était une grande expérience que de se présenter devant un public avant l’épreuve de la soutenance de thèse. Pour cette future spécialiste des traductions de la poésie de Baudelaire, l’intérêt de son sujet réside dans son actualité : « J’ai choisi le sujet de ma thèse en traductologie car elle se réfère à la communication, lien primordial entre langue et culture ».
Le prix du public a été remporté par Vahe Poghosyan, jeune diplomate au sein du gouvernement arménien qui a focalisé sa recherche sur un sujet politique. Bien que le français ne soit pour lui que sa troisième langue étrangère, il a suivi une année de licence à Sciences-Po Aix-en-Provence. Il travaille actuellement sur le sujet de la formation des partis politiques en Arménie. « Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer », avoue-t-il, « mais le format du concours est très intéressant et le français comme langue étrangère est indispensable pour mon métier ». Le politologue de reprendre : « Mon travail aborde le processus de construction du leadership politique en Arménie depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. En Arménie, les notions de parti et du leader qui le représente sont bien souvent confondues. Comme le disait Garegin Nzhdeh, lorsque les gens adhèrent à un parti politique, il devient leur propre État, mais le dirigeant de cet État n'est qu'une seule personne. J’étudie ce phénomène et les résultats sont éloquents. Je reviendrai au concours l’année prochaine pour mieux les présenter ». Vahe voit également dans cette épreuve un moyen supplémentaire pour les jeunes chercheurs d’élargir leur réseau et de faire connaître leur travail.
La responsable de l’AUF en Arménie, Rouzanna Ghaltaghtchyan, n’a pas manqué, elle, de parler de l’intérêt des doctorants pour ce format : « Après la réussite de la première édition et vu l’intérêt que les jeunes chercheurs francophones lui manifeste, nous avons décidé d’organiser une deuxième édition. La finaliste du concours aura l’opportunité de se présenter à l’épreuve régionale d’Europe Centrale et Orientale et si elle réussit, elle partira à Montréal pour la finale internationale ».
Le Courrier d'Erevan est partenaire officiel du concours international "Ma thèse en 180 secondes". Lusiné Abgarian, notre journaliste qui a écrit cet article, a été sa première gagnante.