Ce 27 février marque le terrible anniversaire des pogroms arméniens de Sumgaït en 1988, il y a 35 ans. Toutes les plus hautes autorités de l'État ont marqué l'événement et rendu hommage aux victimes de l'ignoble massacre.
Le Premier ministre, Nikol Pashinyan et Alen Simonyan, le président de l'Assemblée nationale ont accompagné ce matin le président de la République au mémorial de Tsitsernakaberd pour rendre hommage à la mémoire des victimes de Sumgaït.
« 35 ans après la tragédie, les Arméniens d'Artsakh se trouvent à nouveau à la croisée des chemins pour protéger leurs droits à vivre dans leur maison, dans leur patrie », a déploré le président Vahagn Khatchaturyan, «nous inclinant devant la mémoire des victimes, nous devons plus que jamais démontrer notre volonté inébranlable à protéger les droits inviolables de nos compatriotes d'Artsakh à vivre en paix et en sécurité dans leur patrie ancestrale, nous devons unir nos potentiels et notre courage pour le bien de nos concitoyens, pour l'avenir sûr et pacifique des futures générations ».
Nikol Pashinyan a déposé une gerbe de fleurs devant le monuments commémoratif mais n'a publié aucune déclaration officielle au nom de son gouvernement. Celui-ci s'est exprimé par la voix du ministère des Affaires étrangères en ces termes, opposant la civilisation à la barbarie :
« Il y a 35 ans, en 1988, du 27 au 29 février, à l'instigation des autorités azerbaïdjanaises et suite à leur inaction criminelle, des pogroms arméniens de masse ont eu lieu dans la ville de Sumgaït, tuant des centaines d'Arméniens, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, et déplaçant de force des milliers de personnes.
Ces pogroms ont été prémédités par les autorités azerbaïdjanaises afin de réprimer brutalement la lutte civilisée du peuple du Haut-Karabakh pour une vie décente et pacifique dans sa patrie historique.
Ce crime de masse, commis au nom de l'identité nationale, a reçu un large écho et a été condamné par la communauté internationale, notamment par l'adoption de résolutions pertinentes par le Parlement européen. Cependant, non seulement les véritables organisateurs et auteurs du crime n'ont pas assumé leurs responsabilités, mais, encouragés par l'impunité et l'indulgence, ils ont également déclenché une nouvelle vague de haine et d'intolérance à l'égard des Arméniens, en menant de nouveaux pogroms et massacres d'Arméniens à Bakou, Kirovabad et dans d'autres villes. régions d'Azerbaïdjan peuplées d'Arméniens.
À la suite de ces événements sanglants, des centaines de milliers d'Arméniens ont été contraints de quitter d'urgence leurs foyers, abandonnant leurs biens et leurs possessions, et au fil des ans, ils n'ont jamais pu recouvrer leurs droits violés.
Les événements qui ont suivi ont montré que les crimes susmentionnés commis par les autorités azerbaïdjanaises n'étaient pas des épisodes isolés, mais plutôt des exemples frappants de la haine des Arméniens planifiée par l'État, à la suite de laquelle des dizaines de milliers d'Arméniens ont été déplacés du district de Shahumyan, de Getashen, ainsi que de Hadrut, de Shushi et des régions voisines à la suite de la guerre de 44 jours.
35 ans après le crime de Soumgaït, depuis près de 80 jours, l'Azerbaïdjan bloque illégalement le corridor de Lachin, et le but de cette opération est également la déportation des 120 000 Arméniens restants dans le Haut-Karabakh.
Ainsi, l'Azerbaïdjan poursuit sa politique de dépeuplement du Haut-Karabakh en soumettant les Arméniens d'Artsakh à un nettoyage ethnique, ce qui nécessite la condamnation directe de la communauté internationale et le recours aux mécanismes internationaux appropriés.
Aujourd'hui encore, ignorant les décisions des tribunaux internationaux faisant autorité, l'Azerbaïdjan continue ouvertement de détruire, de profaner et de désacraliser les monuments et les sanctuaires historiques et culturels arméniens afin d'effacer toute trace arménienne dans les territoires sous son contrôle. Dans le même temps, la propagande haineuse contre les Arméniens se poursuit au plus haut niveau, dans le but d'empêcher les deux peuples de surmonter l'atmosphère d'inimitié.
Aujourd'hui, en rendant hommage à la mémoire des victimes innocentes des pogroms arméniens à Sumgaït et dans d'autres localités, nous soulignons une fois de plus qu'en réponse aux efforts de la partie arménienne pour instaurer la stabilité et la paix dans la région, la rhétorique anti-arménienne de l'Azerbaïdjan, ses aspirations fanatiques et les actions agressives sont inacceptables.
Dans le même temps, la République d'Arménie exprime son attachement en faveur d'un agenda pacifique, considérant l'établissement d'une paix et d'une sécurité durables et globales dans la région comme un impératif urgent. »