Rendez-vous à Chisinau

Actualité
15.05.2023

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président azerbaidjanais ont discuté pendant quatre heures, hier à Bruxelles, du processus de normalisation entre les deux pays. Ils ont décidé de se revoir.

Par Olivier Merlet

 

Bruxelles confirme Washington. Tout comme les quatre jours de négociation entre les ministres des Affaires étrangères sous l'égide du secrétaire d'État américain, les quatre heures de pourparlers, dimanche 14 mai, entre les chefs d'État azerbaidjanais et arménien sous l'égide du Président du Conseil européen auront au moins amenées à un résultat. Celui de constater que les points d'accord recherchés demeurent surtout des points de discorde, et que le chemin vers la signature d'un traité de paix sera encore long et difficile.

Rendez-vous a donc été pris pour se retrouver le 1er juin à Chisinau, sous la médiation d'Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz, en marge du 2e sommet de la Communauté politique européenne. Pour rappel, le premier, c'était celui de Prague, en novembre dernier. Dans le doute, ou l'hypothèse, que cette nouvelle rencontre n'y suffirait pas, Charles Michel a même lancé aux deux dirigeants une deuxième invitation pour plus tard, au mois d'octobre à Grenade, en marge du troisième sommet de la CPE.

« Les discussions ont porté sur des questions relatives au déblocage des infrastructures économiques et de transport régionales, à la délimitation et à la sécurité des frontières entre les deux pays, à un accord sur le règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, à la nécessité de répondre aux droits et aux préoccupations en matière de sécurité de la population du Haut-Karabagh, ainsi qu'aux prisonniers disparus et à d'autres questions humanitaires ». De plus en plus concis, le communiqué officiel du cabinet du Premier ministre ressert une fois de plus les mêmes formules consacrées avant de confirmer la participation de Nikol Pashinyan au sommet de Chisinau.

Charles Michel de son côté s'est montré plus disert mais peu précis, détaillant « les questions inscrites à [l'] ordre du jour, toutes passées en revue », et dont les solutions seront décidées « par le biais de négociations», selon «un calendrier concret », en « intensifiant les travaux » et par « l'élaboration d'un programme positif ».

Le président du Conseil européen a préféré saluer les efforts respectifs et « la volonté commune partagé par les dirigeants pour un Caucase du Sud en paix, soulignant qu'il convenait « de maintenir la dynamique » - à Chisinau donc – « des récents entretiens positifs sur le traité de paix afin de prendre des mesures décisives en vue de la signature d'un accord de paix global entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ».

Le document est sur la table, Nikol Pashinyan l'a évoqué à plusieurs reprises. Dans l'attente de sa signature, Bakou pratique, comme à son habitude, une sanglante stratégie de montée en pression en engageant régulièrement son artillerie contre les positions arméniennes sur les frontières. Les violentes agressions de la fin de semaine dernière dans la région de Sotk et de Kut dans le Gegharkunik en ont encore été l'expression, un soldat arménien y a encore laissé la vie. Même contenus et localisés, ces combats sporadiques mais violents continuent de tuer.