Moscou réactive Minsk ?

Actualité
29.07.2022

Igor Khovaev, co-président russe du groupe de Minsk rencontrait hier 28 juillet à Erevan, Ararat Mirzoyan, le ministre des Affaires étrangères, une semaine tout juste après s'être entretenu à Bakou avec Jeyhun  Bayramov, son homologue azerbaïdjanais.

Par Olivier Merlet

Malgré les déclarations successives du chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, qui annonçait le 8 avril l'« annulation de la troïka des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE », force est de constater, après ces deux visites, que Moscou n'a pas tout à fait "enterré" le groupe de Minsk. Ou plutôt peut-être l'exhume-t-elle, plus vraisemblablement poussée par des considérations tout à fait extérieures aux questions caucasiennes que pour satisfaire aux sollicitations répétées d'Erevan de placer les processus en cours sous ce format.

Suite à la visite de l'émissaire de Moscou, le communiqué du ministère arménien des Affaires étrangères ne s'étend guère sur le contenu des discussions : «Un large éventail de questions liées au règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et au conflit du Haut-Karabakh ont été discutées. Le ministre Mirzoyan a souligné l'importance d'utiliser l'institution et l'expérience de la coprésidence du Groupe de Minsk de l'OSCE conformément à son mandat international ».

Le 22 juillet, Bakou notait brièvement de son côté, des échanges de points de vue sur la situation actuelle dans la région, « y compris sur les mesures prises dans diverses directions dans le cadre du processus de normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Les parties ont souligné l'importance de la pleine mise en œuvre des dispositions des déclarations tripartites signées par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie afin d'assurer la paix et la sécurité dans la région ».

Accord tripartite d'un côté, en omettant bien d'évoquer le seul nom de "Karabakh", groupe de Minsk de l'autre… Bakou s'en tient à sa ligne officielle et à l'aubaine offerte par Moscou il y a quelques mois, Erevan, dubitative, continue malgré tout d'espérer.