En visite de deux jours à Bakou, Sergeï Lavrov a rencontré, lundi 27 février, Ilham Aliyev. Des entretiens sont également prévus pour se tenir aujourd'hui avec son homologue azéri, Jeyhun Bayramov. Le ministre russe des Affaires étrangères a salué les nombreux efforts visant à « promouvoir les progrès vers un règlement entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ».
Par Olivier Merlet
Cette visite de Sergeï Lavrov intervient dans le cadre du premier anniversaire des accords de coopération alliée russo-azerbaïdjanais conclus entre Vladimir Poutine et Ilham Aliyev le 22 février 2022, deux jours avant le déclenchement du conflit en Ukraine. Ils prévoyaient notamment le renforcement de la coordination des deux pays dans les affaires internationales ainsi que de leur coopération militaro-politique et économique. Ainsi, en marge de ses entretiens avec le chef de l'État et avec celui de la diplomatie d'Azerbaïdjan, Sergeï Lavrov participera également à une conférence intitulée "Les relations russo-azerbaïdjanaises au XXIe siècle : partenariat stratégique dans le contexte de la sécurité régionale".
« De nombreux collègues internationaux, y compris ceux qui sont éloignés de la région, ont un vif intérêt à promouvoir les progrès vers un règlement entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie » a fait remarquer Sergei Lavrov en ouverture de son entretien avec Ilham Aliyev. Précisant que « la sécurité régionale reste une question d'actualité dans [leurs] relations, non seulement sur le plan bilatéral mais aussi sur le plan multilatéral », le représentant du Kremlin a quelque peu surpris en rappelant les propos, selon lui réitérés, du président russe : « nous nous félicitons de tous les efforts qui procèdent de l'intérêt de stabiliser la situation et de créer les conditions pour que tous les pays ici présents puissent coopérer normalement, sur la base du respect mutuel et du bénéfice mutuel, dans l'intérêt de leurs États et au-delà ».
Il est vrai que les tentatives de médiation des États-Unis et de l'Europe entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont bien évidemment - et bien diplomatiquement - toujours été saluées par Moscou, mais rarement sans que ne suivent quelques doutes ou réserves sur leurs réelle efficacité, voire, ces derniers temps, de mises en garde contre ce qui semble, aux yeux de la Russie dans le contexte actuel, comme une incursion occidentale dans son pré-carré du Caucase.
Rien de tout cela cette fois dans les communiqués officiels, ni de Moscou, ni de Bakou, cette rupture dans le dialogue officiel ne manque pas d'interroger. Ilham Aliyev s'est contenté de répondre que « les documents adoptés » tant à Prague qu' à Sotchi, « ont jeté les bases qui peuvent être utilisées pour parvenir à un traité de paix . […] Nous sommes déterminés à faire un travail positif et constructif avec la partie arménienne et la Russie, notre amie et voisine, afin de tourner prochainement la page de cette hostilité et de ramener la paix dans le Caucase du Sud » a également assuré le président azerbaïdjanais à son interlocuteur russe.