Blinken rappelle Aliyev à ses engagements

Actualité
17.11.2022

Réagissant aux échanges très tendus entre Ilham Aliyev et Nikol Pashinyan par voie de presse la semaine dernière, Anthony Blinken presse Ilham Aliyev de maintenir le cessez-le-feu.

Par Olivier Merlet

Selon Ned Price, porte-parole du département d'État qui en rapporte les conversations, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est tour à tour entretenu au téléphone cette semaine avec Nikol Pashinyan et Ilham Aliyev.

S'adressant au Premier Ministre arménien le 14 novembre, « le Secrétaire a salué les efforts de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pour soutenir les discussions de paix bilatérales suite aux pourparlers du 7 novembre. Il a souligné la nécessité pour les deux parties de maintenir la dynamique des négociations et d'éviter les provocations. Il a également insisté sur la nécessité de continuer à progresser dans la réalisation de résultats concrets pour soutenir le processus de paix. »

L'appel du 16 novembre au président azerbaïdjanais, « pour discuter des résultats et des prochaines étapes des discussions de paix bilatérales entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », sonne davantage comme le rappel personnel d'lham Aliyev à ses engagements : « Le Secrétaire a souligné le soutien des États-Unis au processus de paix et a pressé les deux parties à programmer de nouveaux entretiens, comme convenu à Washington. Il a exhorté le président Aliyev à maintenir le cessez-le-feu et à limiter les provocations, tout en explorant les mesures de confiance avec l'Arménie pour préparer le terrain à la paix. »

Force est de reconnaitre que depuis « les mesures courageuses en faveur de la paix » qu' Anthony Blinken évoquait le 7 novembre lors de la rencontre à Washington des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais, les relations se sont tendues entre Erevan et Bakou. La presse et les autorités arméniennes rapportent quasi quotidiennement les tirs réguliers des forces armées azerbaidjanaises stationnées sur son territoire, à l'encontre de civils, de simples agriculteurs le plus souvent, comme de militaires.

 Les deux côtés de la ligne de front s'en rejettent mutuellement la responsabilité, de même que les deux chefs d'État, le Premier ministre arménien et le président azerbaidjanais s'accusent de ne pas respecter leurs obligations respectives dans le cadre du règlement des conflits qui les opposent. Nikol Pashinyan reconnaissait lui-même devant l'Assemblée nationale le 16 novembre constater « certaines" tendances à la tension" suite aux dernières propositions concernant le traité de paix transmises à la partie azerbaïdjanaise à Washington. »

De nombreuses voix de la communauté internationale s'elevent cependant de plus en plus pour condamner, sans équivoque, la politique agressive de l'Azerbaïdjan.