Convié, le 18 janvier, à la présentation du bilan d'activité du ministère de la Justice pour l'année 2023, le Premier ministre a annoncé son souhait de procéder rapidement à un changement de constitution.
Par Olivier Merlet
« L'Arménie a besoin d'une nouvelle Constitution, non pas d'amendements, mais d'une nouvelle Constitution », a deux fois répété le Premier ministre. « Étant donné que le ministère de la Justice joue un rôle très central en ce domaine, je voulais le souligner afin que nous puissions nous préparer à ce type de travail dans un avenir proche ». Il a également précisé que son message s'adressait à toute la communauté juridique afin que celle-ci se prépare aussi, « dans un avenir proch,e [à voir] ses activités augmenter ».
Le Premier ministre a justifié son annonce en regard des questions majeures de sécurité auxquelles est confrontée l'Arménie et qui, selon lui, exigent une autre reponse que celles de la diplomatie ou des forces armées. « La pierre angulaire pour assurer la sécurité de la République d'Arménie est la légitimité. Cela signifie que nous devons le formuler très clairement et ne devrions pas hésiter à le réenregistrer. Le problème posé à la République d'Arménie est d'établir et développer sur son territoire internationalement reconnu un État de droit et démocratique. Telle devrait être la perception stratégique de l’avenir de notre pays : la République d’Arménie en tant qu’État souverain, juridique, démocratique et social. […] Par sécurité nous parlons généralement des militaires, des forces armées, nous comprenons la diplomatie, mais nous oublions la légitimité même d’assurer la sécurité, fonction d’assurer qui incombe avant tout à notre communauté juridique.
Pour Nikol Pashinyan, « le monde change, et notre région changera inévitablement aussi, et la République d'Arménie changera aussi. Quelle que soit la manière dont nous l'envisageons, il se produit. Par conséquent, notre position et notre approche ne devraient pas être d'arrêter cette évolution mais de gouverner conformément aux intérêts de l'État de la République d'Arménie ».
Le premier ministre a assuré toutefois ne pas envisager de changement au niveau du système de gouvernance du pays. « Le modèle parlementaire de gouvernance de l'Arménie, prenant en compte nos aspirations et stratégies démocratiques, est le le plus approprié pour la République d’Arménie. [...] Il n’y a pas grand-chose à changer politiquement dans le modèle actuel de gouvernance. C'est un peu une question professionnelle, politiquement, mon problème est différent ».
Nikol Pashinyan n'a pas souhaité s'étendre davantage sur les reformes qu'il entendrait mener. « j'exprime cet avis pour qu'il fasse l'objet d'un débat plus large », s'est-il contenté de dire, soulignant enfin que l'adoption d'un éventuel nouveau texte fondateur serait soumis à l'aval populaire des citoyens armeniens.
« La première chose est que je pense que peu importe tous nos efforts pour résoudre ce problème par d'autres moyens, la République d'Arménie devrait avoir une Constitution, adoptée par le peuple de la République d'Arménie à la suite d'un vote. […] Deuxièmement, nous devons avoir une Constitution qui rende la République d’Arménie plus compétitive et plus viable dans les nouvelles conditions géopolitiques et régionales ».