Courir pour la paix

Arménie francophone

En gravissant le mont Everest, le plus haut sommet au monde, Ara Khachadourian, alpiniste de 54 ans d’origine arménienne, rend hommage  à la mémoire des victimes de tous les génocides perpétués au XXème et XXIème siècles et des victimes de guerres dans le monde. Un nouveau défit succède à celui-ci.  L’alpiniste était déjà las d’entendre parler des guerres dans les quatre coins du monde. Au service de la paix par le sport, Khachadourian se met en chemin.

Que faut-il pour pourvoir courir sans relâche 5000 km ?  Préparation physique, organisation, volonté de fer et bien sur un message fort. « Paix au monde et non aux guerres ! » : c’est cette envie qui a poussé Ara Khachadourian, alpiniste d’origine arménienne qui habite à Marseille, à arriver jusqu'à Erevan, en courant 5 heures par jour et en traversant 8 pays. Comme le souligne l’alpiniste, le choix des villes n’est pas le fruit du hasard. Le point de départ est la ville qui l’avait accueilli à bras ouverts en 1983, lorsque lui et sa famille ont fui de Liban à cause de la guerre.  Et voilà que sa dernière étape, c’est le pays de ses racines. Ainsi, grace à cette course à pied, Khachadourian arrive à réaliser son désir de relier deux villes chères à son cœur.  

Le marathon de paix a débuté au mois d’avril 2018. 107 jours après, il arrive en Arménie. A Erevan, près du Complexe sportif Karen Demirchian, c’est l’Ambassadeur de France en Arménie, Jonathan Lacôte qui le rejoint.

« Quand je disais aux habitants que je courais pour la paix, l’enthousiasme et le chaleur les remplissaient. Ils éprouvaient de la douleur à cause du génocide arménien  de 1915. Ils assuraient qu’ils n’avaient pas compris pourquoi et comment ce drame avait eu lieu ».

Durant la course, l’alpiniste a toujours été chaleureusement accueilli. Mais ce qui l’a le plus le marqué, est le temps passé en Turquie. « Quand je disais aux habitants que je courais pour la paix, l’enthousiasme et le chaleur les remplissaient. Ils éprouvaient de la douleur à cause du génocide arménien  de 1915. Ils assuraient qu’ils n’avaient pas compris pourquoi et comment ce drame avait eu lieu ».

Khachadourian avait également planifié de rencontrer le préident Erdogan lors de son passage en Turquie afin de lui transmettre la lettre écrite a l’occasion du centenaire du génocide, dans laquelle il faisait appel pour la reconnaissance de la réalité génocidaire des massacres de 1915. Mais peut-être pour cause d’élections en Turquie qui ont coïncidé avec son séjour, il n’y a pas eu de retour… N’empêche, il ne désespère pas, ayant l’intention de transmettre sa lettre au cours de sa prochaine visite.  

Pour Ara Khachadourian, tout ce qui est arrivé en parallèle à son marathon de paix, était chargé de symboles. «  Nikol Pachinian à marché de Gumri à Erevan, et la pacifique révolution de velours a commencé. Moi, j’ai eu l’idée de mon marathon et j’ai commencé à me préparer plus tôt. Peut-être c’est moi qui ai inspiré Pachinian (rire). En tout cas je suis heureux à l’idée que le peuple ait réussi pacifiquement à atteindre son objectif ».

L’alpiniste arménien rencontre souvent des écoliers, des étudiants, et il essaye de les encourager en démontrant par sa propre expérience qu’il est possible de conquérir le rêve le plus inaccessible et même le sommet le plus haut grâce à l’assiduité et à la détermination. « Chacun a son Everest. Si on ne travaille pas, si on ne fait pas des efforts et si on ne sort pas de sa zone de confort, alors on n’arrivera à rien. Et je ne parle pas de la réussite, je parle de l’objectif, du désir, du rêve, de l’attente du rêve. Il faut trouver du plaisir dans l’effort, il faut prendre du plaisir au travail, en empruntant la route qui nous mène vers nos rêves. Je dis toujours qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais élèves. On a tous des capacités. Ceux qui sont en difficulté dans les études peuvent se réaliser, par exemple, à travers le sport ou à travers la musique. Nous devons juste découvrir notre potentiel et avancer vers le rêve ».

 

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