Rosatom met la pression sur le programme nucléaire arménien

Economie
29.01.2024

Alexeï Likhachev, patron de Rosatom, en charge des travaux de maintenance et des certifications de la centrale nucléaire de Metsamor, met en demeure les autorités arméniennes de préciser leurs intentions sur la poursuite de leur programme nucléaire.

Par Olivier Merlet

 

« Le temps presse. L'Arménie doit, dans un délai maximum d'un an et demi à deux ans, décider du format futur du développement de son énergie nucléaire et qui l'y aidera ». C'est ce qu'a déclaré dans la soirée de dimanche, 28 janvier, le directeur général de Rosatom, interviewé par Rossia 24, la principale chaine d'information russe.

À plusieurs reprises l'année passée, le gouvernement arménien a fait part de son intention de développer son programme nucléaire avec la construction d'un deuxième réacteur, peut-être russe, peut-être américain ou d'ailleurs, et, ou, on ne sait pas non plus très bien, l'acquisition de micro-centrales ou petits réacteurs modulaires (SMR), innovation technologique mise au point par les États-Unis

En août 2021, la centrale actuelle et vieillissante de Metsamor avait fait l'objet de vastes travaux de réfection effectués par Rosatom. Ils avaient permis de prolonger sa durée de vie jusqu'en 2026, date à laquelle d'autres opérations de réfection intervenues entre temps pourraient autoriser sa certification pour dix années supplémentaires jusqu'en 2036.

Les déclarations d'Alexeï Likhachev hier soir à la télévision russe sonne comme un ultimatum dans un contexte de relations russo-arméniennes pour le moins compliquées. Quels que soient le choix de ses partenaires par le gouvernement arménien pour le développement de son secteur énergétique atomique, sa mise en place nécessitera de toute façon un important délai, bien supérieur aux deux ans impartis pour l'éventuelle poursuite des opérations de Metsamor.

À elle seule, la vieille centrale mise en service pour la première fois en 1976 assure 38% des besoins en énergie du pays et est entièrement alimentée par de l'uranium importé de Russie.