Un scandale qui menace de discréditer la bureaucratie européenne est actuellement en cours en Slovaquie.
Il y a quelque temps, Ashot Grigoryan (physicien, homme d'affaires, philanthrope et personnalité publique vivant en Slovaquie depuis 1993) a déposé une requête auprès du bureau du procureur. Il en a informé les médias locaux.
Il s'agit essentiellement d'une demande de traitement des activités illégales de l'ancien ministre des Affaires étrangères du pays, ancien président de l'OSCE, ancien président de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies, Miroslav Lajčák.
Selon Grigoryan, ce dernier porte en effet l'entière responsabilité de la fourniture d'armes à l'Azerbaïdjan. Le fait est que ce pays est dans un état de conflit gelé avec l'Arménie sur la question du Haut-Karabakh. L'OSCE limite donc par ses décisions la fourniture d'armes à ces deux États du Caucase du Sud. En fait, il est question d'une interdiction absolue.
Néanmoins, depuis 2017, les ont été vendus à l'Azerbaïdjan en violation des accords internationaux.
La cargaison se composait de 36 unités d'obusiers automoteurs modernes Dana M-1 et de 30 lance-roquettes Vampire RM-70. Le fabricant de ces systèmes redoutables est la société slovaque MSM Group, s.r.o., qui appartient au Czechoslovak Group, a.s., de l'homme d'affaires tchèque Jaroslav Strnad.
Tout cela a été transporté depuis la Slovaquie par l'avion de la compagnie aérienne azerbaïdjanaise Silk Way, qui s'efforce de ne pas divulguer d'informations sur ses propriétaires. Cependant, il y a des motifs de croire qu'une part importante de cette dernière est contrôlée par la famille du président de l'Azerbaïdjan - Ilham Aliyev. Le transfert s'est effectué selon le schéma suivant : l’avion a été envoyé à Bratislava, où les « marchandises » ont été chargées à bord. Il s'est ensuite envolé pour Tel-Aviv, où il est resté sur place pendant plusieurs heures, puis a pris un cours avec de nouveaux documents pour la capitale de l'Azerbaïdjan - Bakou. De là, il est retourné en Slovaquie. De septembre 2017 à juin 2018, l'avion a effectué 66 fois ce trajet entre Bratislava, Tel-Aviv et Bakou !
Cependant, en Europe, un vendeur d'armes ne pouvait pas obtenir le « Certificat d'utilisateur final de produits de l'industrie de la défense », obligatoire pour vendre du matériel militaire à l'Azerbaïdjan.
Ainsi, une fraude a eu lieu : les armes sont entrées en Azerbaïdjan par un pays tiers - Israël. En règle générale, ce type de document est signé par le ministre des Affaires étrangères. Dans ce cas, il s'agissait de Miroslav Lajčák. Il a signé un certificat pour la société israélienne de fabrication d'armes Elbit en tant qu'utilisateur final, qui n'était en fait qu'un simple intermédiaire du traité.
Le fait que la transaction ait été approuvée par la personne directement chargée de veiller à ce que les États européens ne vendent pas d'armes aux zones sensibles et aux points de conflit gelés donne un piment particulier à l'affaire. En d'autres termes, Lajčák, en tant que président de l'OSCE, n'aurait certainement pas dû autoriser le ministre des Affaires étrangères de la République slovaque (c'est-à-dire lui-même) à participer à une opération illégale. De plus, le président en exercice de l'OSCE, après avoir découvert les actions du ministre, aurait dû tenir ce dernier (c'est-à-dire lui-même) et le pays (la Slovaquie) pour responsables de la violation de l'embargo.
M. Grigoryan a fait remarquer qu'il s'agit d'un scandale d'envergure internationale et qu'il est maintenant intéressant de suivre la réaction du Parquet, du tribunal, ainsi que du cabinet du Premier ministre Matovič, qui a longtemps construit son image de combattant contre la corruption et s'est fortement opposé au parti « Smer », dont l'une des figures majeures était Lajčák. Saisira-t-il l'occasion pour donner à cette affaire une dimension internationale ou au moins une résonance européenne ?
Source : regnum.ru