Si la pandémie de Covid-19 a contraint l’Otan à réduire, voire à reporter ou à annuler les exercices militaires prévus en 2020, ce n’est visiblement pas le cas des forces russes, qui ont maintenu la plupart des manoeuvres qu’elles avaient planifiées.
« Bien que la Russie ait demandé l’arrêt des exercices, nous observons que ses activités militaires restent à des niveaux habituels pour la saison », a ainsi affirmé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, en avril dernier.
Et d’ajouter : Moscou a « annoncé un exercice immédiat, destiné à tester les capacités des forces russes à fournir un soutien militaire aux opérations civiles contre l’épidémie de Covid-19 […] Mais nous jugeons en fait que cet exercice a également été utilisé pour démontrer à l’Otan qu’elles restent prêtes au combat malgré le Covid-19. »
Quoi qu’il en soit, ce 17 juillet, le président russe, Vladimir Poutine, a donné le coup d’envoi à d’importantes manoeuvres et inspections « surprises » dans les districts militaires du sud et de l’ouest de la Russie.
Ces exercices visent à évaluer la capacité des troupes à assurer la sécurité dans le sud-ouest de la Russie, où « un risque sérieux de terrorisme existe », et à préparer les manoeuvres « Caucase 2020 », prévues en septembre prochain, a expliqué le ministère russe de la Défense.
Au total, près de 150.000 militaires sont mobilisés, avec 26.820 blindés et pièces d’artillerie, 414 aéronefs et 106 navires. Et 56 exercices tactiques sont prévus dans 35 bases terrestres et 17 secteurs maritimes, situées en mer Noire et dans la Caspienne. Ce qui peut sembler beaucoup pour des manoeuvres anti-terroristes.
Normalement, selon le Document de Vienne qu’ont signé les États membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE], chaque exercice militaire impliquant plus de 9.000 militaires [ou plus de 250 chars, 500 blindés et 250 pièces d’artillerie] doit faire l’objet d’une notification 42 jours au moins avant sa tenue, conformément au paragraphe 40.1.1 du chapitre V de ce texte.
Seulement, le paragraphe 41 prévoit une exception. « Les activités militaires notifiables menées sans que les troupes engagées soient préalablement averties constituent une exception à l’obligation de notification préalable de 42 jours à l’avance », précise-t-il. D’où l’intérêt de Moscou de lancer de telles manoeuvres « surprises. »
Source: http://www.opex360.com