Agriculture, tourisme, enseignement, culture et économie ont été les sujets principaux des débats au sein des ateliers organisés dans le cadre des 2èmes Assises de la coopération décentralisée franco-arménienne, pour dresser le bilan des acquis et discuter des nouveaux enjeux et des nouvelles perspectives de coopération pour les années à venir.
Enseignement et culture
La francophonie est un axe fondamental autour duquel la coopération franco-arménienne se construit et doit se renforcer, constat fait par tous les intervenants de l’atelier consacré à l’enseignement et à la culture. Malgré l’importance conférée à la francophonie, le développement du français rencontrerait des difficultés, et cela surtout en dehors de la capitale, l’Arménie ne se réduisant pas à Erevan seule. Néanmoins, M. Christian Ter-Stépanian, Représentant de l’Arménie au Conseil Permanent de la Francophonie, est convaincu que les fruits de la mise en place du pacte linguistique entre l’OIF et l’Arménie et l’introduction du français dans les écoles arméniennes en tant que 3e langue étrangère qui en découle, ne sauront pas tarder et permettront d’enregistrer des avancées dans le domaine.
D’autres questions ont également été abordées lors de cet atelier portant sur les possibilités de coopérations scolaires et interuniversitaires entre les établissements français et arméniens, la formation de cadres et de spécialistes francophones, le soutien à la mobilité des étudiants et enseignants arméniens et la nécessité de la diversifier en encourageant l’orientation des étudiants francophones vers des matières et secteurs porteurs de l’économie arménienne, etc. Parmi les exemples de coopérations déjà en cours ou prévues en matière de l’enseignement et de la recherche ont été cités le succès de l’Université française en Arménie (UFAR) dont la notoriété ne cesse d’accroître grâce à la qualité et à la rigueur de sa formation ainsi qu’à sa capacité d’adaptation aux besoins du marché local ; la nouvelle initiative d’octroi de bourses prévue dans le cadre du jumelage entre les villes de Chasse-sur-Rhône et de Nor-Hachn qui permettra aux jeunes arméniens de faire des études au lycée professionnel de Chasse-sur-Rhône; la coopération autour d’Érebouni, musée et site archéologique associant la recherche, la valorisation économique et touristique et le développement, qui en fait un exemple majeur de la coopération franco-arménienne, comme M. Jean-Michel Kasbarian, Conseiller de coopération et d’action culturelle à l’Ambassade de France en Arménie l’a remarqué.
Parmi les propositions et les remarques de M. Kasbarian, retenons également celle de l’implication des pôles de compétitivité régionaux dans les coopérations qui ouvrirait de nouvelles perspectives de coopération, les pôles de compétitivité associant enseignement, entreprises, recherche et secteur public.
Tourisme
Lors de l’atelier consacré au tourisme, Christine Crifo, vice-présidente chargée de la coopération décentralisée au Conseil Général de l’Isère, département partenaire de la région arménienne de Guegharkounik, a souligné l'importance de la mise en commun des efforts de tous les acteurs français impliqués dans des projets touristiques dans le but de mettre en œuvre une politique commune pour l’ensemble du territoire arménien qui permettrait d’améliorer le niveau et les conditions de vie des populations régionales, le tourisme étant un moteur important du développement de l’économie locale, depuis l’artisanat jusqu’aux transports. En même temps, la préservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel dans l’optique du développement durable et les projets de formations et d’échanges de professionnels seraient au centre de l’attention des deux côtés.
Pour sa part, le gouverneur de Guégharkounik M. Rafik Grigoryan a appelé les collectivités locales arméniennes à harmoniser leurs actions pour contribuer à l’essor du tourisme non seulement dans des régions à part, mais dans toute l’Arménie, tout en y soulignant l’importance du soutien de l'État.
Dotée d’une richesse culturelle extraordinaire à révéler au monde, l’Arménie est aussi donneuse et non pas seulement réceptrice, et les représentants arméniens aimeraient que la présentation de la culture arménienne en France puisse devenir un nouveau champ de coopération, parallèlement aux efforts de l’Arménie pour contribuer au rayonnement de la francophonie, ont-ils remarqué.
Agriculture
Rénovation des systèmes d'irrigation, plantation de nouveaux jardins, mise en place d'infrastructures permettant le traitement et la commercialisation des produits agricoles de la région, construction des voies et d’écoles, mise en place des systèmes de ravitaillement en eau, d'alimentation en gaz: la liste des projets réalisés ou en cours dans le domaine de l’agriculture grâce au partenariat Hauts-de-Seine-Tavouch est loin d’être exhaustive. Le même bilan « honorable » dans le cas de la coopération PACA-Lori: changements qualitatifs importants qui ont permis d’établir des relations sur le même pied entre les deux collectivités locales. Des actions dans les domaines de l'agriculture et du tourisme s’y complètent: formation à l'élevage, création de coopératives, création d'un lycée agricole à Stepanavan, mise en place d'un office intercommunal de tourisme dans un contexte de développement durable et de valorisation de l'agriculture, nouveau projet d'agritourisme impliquant plusieurs établissements d'enseignements régionaux français et arméniens, etc. qui permettront de consolider les compétences des acteurs locaux et d'exploiter le potentiel touristique de l'Arménie et de contribuer ainsi au bien-être des populations rurales, à la baisse du taux d’émigration.
La nécessité de concerter les efforts des deux côtés en impliquant des acteurs locaux à toutes les échelles pour aboutir à une coopération nouvelle du point de vue de la qualité et de l’efficacité a été soulignée à plusieurs reprises, devenant au cours de tous les ateliers une sorte de fil conducteur, preuve que la coopération franco-arménienne a atteint un nouveau degré de maturité.