Les 100 ans de la naissance de Sergeï Parajanov, trois fois célébrés hier à Erevan, ont marqué le lancement de l'année jubilaire Parajanov.
Par Olivier Merlet
Si 2023 était placée sous le signe de la grande musique et la baguette du compositeur Aram Khatchatryan, 2024 sera celle d'un autre maestro, du cinéma cette fois, l'immense et inclassable Sergeï Parajanov dont on fêtait hier, 9 janvier, le centième anniversaire de la naissance. Une commission gouvernementale a même été spécialement constituée, en charge de piloter et d'organiser les nombreux évènements à venir tout au long de l'année. 2024 marquera d'ailleurs un autre jubilé, celui de Charles Aznavour qui aurait eu cent ans le 22 mai prochain.
Les célébrations de l'anniversaire de Sarkis Paradjanyan (le nom de baptême de Sergeï Paradajanov) ont débuté dans la matinée d'hier au panthéon du parc Komitas, par le dépôt d'une gerbe de la ministre de la Culture, Zhanna Andreasyan, sur la tombe du réalisateur. De nombreux représentants du secteur culturel étaient également présents ainsi que des proches de l'artiste. Quatre pommes grenades, dont la couleur a inspiré au cinéaste l'un de ses chefs d'œuvres, avaient aussi été disposés symboliquement sur la dalle funéraire, à côté d'une bouteille et de quelques verres de vin… Dans l'après-midi, une sculpture en bronze du "Maestro", du surnom qui lui est resté, comme aimait était dévoilée a la maison du cinéma par le chef de cabinet du Premier ministre, Araïk Harutyunyan.
La journée s'est achevée au musée Parajanov où Daniel Danielyan, vice-ministre de la Culture (et ancien conseiller municipal de Décines en France) a officiellement lancé l'année Parajanov. « L'année jubilaire sera célébrée non seulement en Arménie, mais aussi à l'étranger, en Géorgie et en France, avec des manifestations dans divers domaines de l'art, de la danse moderne et du théâtre, tant sous des formats classiques que nouveaux, en accord avec les motifs de Parajanov. Son œuvre continue aujourd'hui encore d'inspirer de nouveaux styles et la création de nombreux jeunes artistes ».
La directrice du Centre national du cinéma, Shushanik Mirzakhanyan, également présente, a rappelé les efforts de son organisation pour la diffusion et la popularisation de l'œuvre de Parajanov à travers le monde. Les copies restaurées haute qualité, il y a deux ans, de "La couleur de la grenade" et de "Hakob Hovnathanyan", deux films tournés en Arménie, ont ainsi été offertes comme pièces de musée au Centre Georges Pompidou de Paris et au MoMA de New York (Museum of Modern Art).
Au cours de la soirée, Neda Dalalyan, veuve de Zaven Sargsyan, fondateur du musée Parajanov et Yuri Mechitov, photographe attitré du "Maestro", ont reçu une médaille commémorative à l'effigie de Parajanov des mains de l'ancien porte-parole de Nikol Pashinyan aujourd'hui ambassadeur d'Arménie en Ukraine, Vladimir Karapetyan.