La deuxième session du Conseil des anciens d'Erevan le 21 novembre a été interrompue à la suite d'une vive altercation entre deux de ses participants.
Par Olivier Merlet
C'était la deuxième fois depuis les élections de septembre que le conseil municipal d'Erevan se réunissait et la première à laquelle participait les partis d'opposition. En cours de séance, Ani Khachatryan, chef du parti "République" dont la coalition avec le Contrat civil avait permis l'élection de Tigran Avinyan, est revenue sur la démission du conseil municipal d'Andranik Tevanyan, leader du bloc d'opposition "Mère Arménie". Elle a vertement critiqué la participation de ce dernier à un "documentaire" russe diffusé le mois dernier sur la chaîne de son parti. Celui-ci avait en effet fait scandale par son orientation outrancière et déformante, non seulement à l'égard du pouvoir en place en Arménie, mais vis-à-vis de la société arménienne dans son ensemble.
« Vos maîtres ont permis aux Azerbaïdjanais de manquer de respect à la statue de l'ancien Premier ministre Vazgen Sargsyan » lui a répondu Sona Aghekyan de "Mère Arménie" avant de lui jeter un verre d'eau a la figure. Ani Khachatryan a alors saisi sa collègue par les cheveux et une bousculade s'en est suivie jusqu'à l'intervention du service de sécurité.
Tigran Avinyan est intervenu pour suspendre la séance qui était retransmise en direct sur une chaine Youtube. Ce matin, le maire d'Erevan réagissait : « La violence sous toutes ses manifestations est inacceptable, que ce soit dans la salle du conseil ou à l'extérieur de la salle. Des mesures appropriées doivent être prises pour que ces actes ne puissent se reproduire sous aucune forme dans cette salle. Je ne regarderai pas s'il s'agit de notre faction ou de la faction d'opposition, tout le monde sera traité sur un pied d'égalité ».
L'ancien maire d'Erevan, Hayk Marutyan, grand perdant des élections de septembre participait lui aussi à cette deuxième session du conseil des Anciens. Profitant de ce grabuge, il a estimé, sur sa page Facebook, « le Conseil d'Erevan ne peut pas travailler efficacement dans la configuration actuelle ni prendre les décisions les plus démocratiques ». Contestant également la légitimité de l'équipe municipale actuelle à laquelle il reproche de ne pas représenter de majorité (elle n'a été élue que par 32 des 65 membres du conseil), Hayk Marutyan a encore une fois appelé à la tenue de nouvelles élections. Il n'a pas précisé toutefois le moyen constitutionnel ou légal qui lui permettrait de le faire.
