Le secrétaire d'État adjoint James O'Brien a laissé entendre le 15 novembre devant la Chambre des représentants du Congrès américain un possible révision des relations États-Unis Azerbaïdjan.
S'exprimant lors de l'audition de la Chambre des représentants sur le Haut-Karabakh, le secrétaire d'État adjoint James O'Brien a déclaré à plusieurs reprises que Washington faisait pression pour qu'Erevan et Bakou signent un accord de règlement « d'ici quelques semaines ou quelques mois », malgré son scepticisme quant à la loyauté de l'Azerbaïdjan envers le processus de paix.
« Les semaines à venir seront extrêmement importantes pour tester dans quelle mesure les parties sont prêtes à aller au-delà des bonnes intentions et à dire oui. Parce que, comme nous le savons, dire oui est la chose la plus difficile dans les négociation. […] Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan semble prêt à prendre des risque pour la paix », a déclaré le secrétaire d'État adjoint aux représentants de la sous-commission des affaires européennes de la Chambre des représentants. « En fait, la question est de savoir si le président Aliyev est prêt à le faire. Et il a dit oui, alors c'est le moment ».
« Il n'y a aucune chance que les affaires continuent comme avant avec l'Azerbaïdjan, tant que l'accord de paix entre Bakou et Erevan n'était pas conclu, tant que l'Azerbaïdjan ne montrera pas qu'il négocie de bonne foi », Washington et Bakou "ne pourront pas traiter comme d'habitude", a-t-il ajouté.
James O'Brien a par ailleurs confirmé que le Département d'État n'avait pas l'intention de demander à la Maison Blanche de lever l'article 907, qui limite l'aide du gouvernement américain à l'Azerbaïdjan. En pratique, cela pourrait signifier une réduction des différents types de soutien, notamment militaire, apporté par Washington à l’Azerbaïdjan.
En outre, il a donné le signal le plus fort jamais émis par un responsable américain, indiquant que Washington est prêt à imposer des sanctions à Bakou pour avoir ignoré ses appels à ne pas recourir à la force dans la région.
« Nous examinons l'ensemble de notre boîte à outils. Je ne vais pas préjuger d'une éventuelle décision en matière de sanctions, mais c'est certainement un outil dans notre boîte », a déclaré O'Brien.
« Permettez-moi juste d'ajouter », a interrompu le représentant californien Darrell Issa, « vous ne préjugez pas, mais êtes-vous prêt à les utiliser si les autres méthodes ne fonctionnent pas » ? L'ancien coordinateur des sanctions du Département d'État a répondu d'un mot. « Oui ».
Poursuivant, James O'Brien a exprimé le soutien des États-Unis au "couloir de transit" reliant l'Azerbaïdjan et la Turquie à travers le territoire arménien uniquement « avec la participation et le consentement de l'Arménie. Créé d'une autre manière, par la force ou avec la participation de l'Iran, recevra une réponse très forte de la part des États-Unis », a-t-il prévenu.
Évoquant les relations bilatérales de Washington avec Erevan, le secrétaire d'Etat adjoint s'est dit « très impressionné par l'engagement du gouvernement arménien en faveur des réformes » et a promis que les États-Unis et l'Union européenne continueraient à soutenir l'Arménie. « Washington et Bruxelles travaillent ensemble pour rapprocher l'Arménie », a-t-il confirmé, affirmant que cela pourrait inclure des accords commerciaux préférentiels ou un meilleur accès au marché unique de l'Union européenne étaient envisagés.
Le 15 novembre, la séance de questions-réponses du Congrès avec O'Brien sur l'Artsakh était la première depuis l'attaque de septembre. Lors d'une audition au Sénat début septembre, Yuri Kim, alors secrétaire d'État adjoint par intérim, a déclaré que les États-Unis « ne toléreront aucune action militaire, aucune attaque contre la population du Haut-Karabakh ».
Cinq jours plus tard, l'Azerbaïdjan attaquait l'Artsakh.