Avant d'aborder l'ordre du jour du conseil hebdomadaire de son cabinet hier, le Premier ministre a évoqué la nouvelle fermeture, le 8 février par l'Azerbaïdjan, du gazoduc destiné au Haut-Karabakh, notant que depuis le 12 décembre, 27 actions plus ou moins similaires s'étaient produites, toutes imputables à la même administration relevant directement de l'autorité de Bakou.
« Hier, l'Azerbaïdjan a de nouveau bloqué le gazoduc d'approvisionnement du Haut-Karabakh, alors que l'approvisionnement en gaz venait seulement d'être rétabli la veille » Déplorant un nouveau blocage de l'approvisionnement en gaz du Haut-Karabakh, le septième depuis le 12 décembre, Nikol Pashinyan a également tenu à faire remarquer que ce chiffre ne donnait pas une image exacte de la situation car même durant les périodes de reprise, le débit de la fournitures était soumis à de très fortes variations : « le volume de gaz fourni s'établit à 70 pour cent, puis tombe à 10 pour cent, le moment suivant repasse à 30 pour cent, puis se rétablit complètement, puis retombe encore à 40 pour cent et ainsi de suite ». Le Premier ministre dénombre environ 27 interventions similaires sur le gazoduc fournissant du gaz au Haut-Karabakh depuis le début du blocus et y reconnait « une action de l'État [NDLR : azerbaidjanais] » et non plus des "éco-activistes" car s'« ils sont présents et visibles dans le corridor de Latchine, ils n'ont pas été remarqués à la section du gazoduc ».
Le chef de l'État a par ailleurs souligné que « le blocus illégal du corridor de Latchine par l'Azerbaïdjan, sous des motifs " environnementaux " », entraînait en fin de compte une réelle menace environnementale dans le Haut-Karabakh. « L'Azerbaïdjan a également bloqué la fourniture d'électricité au Haut-Karabakh, et comme les capacités locales de production d'électricité ne sont pas suffisantes, les autorités locales doivent procéder à des coupures du réseau pendant 6, 8 ou 10 heures par jour, en fonction des conditions météos. Dans ces conditions, nos compatriotes du Haut-Karabakh sont contraints d'utiliser du bois pour chauffer leurs maisons, ce qui entraîne la déforestation, laquelle peut se transformer en une grave catastrophe environnementale, surtout depuis les récentes chutes de neige faisant des cendre les températures nocturnes à 5 degrés en dessous de zéro ».
Constatant qu'une crise environnementale venait désormais s'ajouter à 60 jours de crise humanitaire, en parfaite contradiction avec « les prétendus objectifs environnementaux de l'Azerbaïdjan », Nikol Pashinyan s'est une nouvelle fois tourné la communauté internationale : « Ces actions de l'Azerbaïdjan ont un objectif: briser la volonté que nous considérons comme inviolable du peuple du Haut-Karabakh de vivre dans sa patrie. Cependant, nous devons intensifier nos efforts pour attirer l'attention internationale sur la crise humanitaire et maintenant aussi environnementale au Haut-Karabakh, qui est le résultat d'actions agressives et provocatrices de l'Azerbaïdjan.[…] Seule l'activité non diminuée de la communauté internationale est le moyen de freiner l'agressivité et le comportement provocateur de l'Azerbaïdjan ».