Philip Reeker, co-président américain du Groupe de Minsk et conseiller principal pour les négociations dans le Caucase pour le département d'État démissionne de ses fonctions. Les États-Unis réaffirment cependant leurs engagements pour la région, peut-être de façon moins directe.
Par Olivier Merlet
« Départ à la retraite » annonce Ned Price, porte-parole du département d'État américain, lors de son briefing quotidien du 4 janvier. Philip Reeker pourtant âgé que de 57 ans, met donc fin à ses activités de diplomate, 4 mois et 12 jours seulement après sa nomination en tant représentant spécial de Washington dans le Caucase par Anthony Blinken le 24 août dernier.
Interrogé sur un éventuel rapport entre l'annonce de sa retraite et l'annulation de la rencontre Mirzoyan - Bayramov qui devait se tenir à Washington en décembre, Ned Price a fermement démenti, assurant qu'il avait toujours été entendu et prévu que Philip Reeker occuperait ce poste à court terme jusqu'à la fin de l'année dernière.
Le porte-parole du département d'État américain n'a évoqué aucun candidat susceptible de reprendre la mission laissée vacante par le diplomate, précisant par ailleurs qu'Antony Blinken, le secrétaire d'État, devrait dans les prochains jours, renouer le dialogue par téléphone avec ses homologues, les ministres arméniens et azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
« Le départ de l'ambassadeur Reeker ne remet nullement en cause l'engagement des États-Unis à promouvoir un avenir sûr, stable, démocratique, prospère et pacifique pour la région du Caucase du Sud », a ajouté Ned Price. « Notre approche ne va pas changer », affirme-t-il, « celle de la facilitation, en aidant les parties elles-mêmes à s'asseoir ensemble de manière constructive, et à réaliser idéalement des progrès vers ce qui est finalement une solution globale à long terme ».
Le porte-parole précise cependant que l'engagement des États-Unis pour faciliter le dialogue direct entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et trouver des solutions à toutes les questions en suspens liées au conflit du Haut-Karabakh sera désormais bilatéral, « avec des partenaires de même sensibilité, comme l'Union européenne, et par le biais d'organisations internationales, comme l'OSCE ».