OTSC - Pas de déclaration commune

Actualité
24.11.2022

Le sommet du Conseil de sécurité collective de l'OTSC s'est achevé tard la nuit dernière à Erevan. Bien que certains compromis semblent avoir été trouvés quant au traitement du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, comme pressenti, l'absence de décision politique claire sans et équivoque condamnant l'agression azerbaidjanaise a empêché l'adoption d'une déclaration commune des six chefs d'État, Nikol Pashinyan se refusant à la signer.

Par Olivier Merlet

« Le projet sur la déclaration du Conseil de sécurité collective de l'OTSC et les mesures communes d'assistance à la République d'Arménie présentés pour signature n'a pas été suffisamment finalisé, et avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas prêt à signer ce document », avertissait déjà le Premier ministre Nikol Pashinyan dans son discours d'ouverture de la réunion des chefs d'État des pays signataires du Traité de sécurité collective.

Plus tôt dans l'après-midi, à l'issue des trois premiers conseils de l'OTSC, celui des ministres des Affaires étrangères, des ministres de la défense puis des secrétaires à la Sécurité nationale, Stanislas Zas, secrétaire général de l'Organisation avait pourtant déclaré que « le projet d'appui à l'Arménie, qui a été élaboré sur la base des résultats de la mission de suivi de l'OTSC, a été globalement accepté ».

La texte préparé l'intention des chefs d'État par ces trois commissions comportait quinze points différents. Deux d'entre eux, dont on ignore encore la teneur, avait été rajoutes à la demande de l'Arménie. C'est une déclaration politique claire condamnant sans réserve les agissements azerbaidjanais à l'encontre de l'Arménie que le Premier ministre souhaitait en fait voir adoptée. «L'absence d'une évaluation politique claire de la situation et la non-application de la décision susmentionnée peuvent non seulement signifier le refus de l'OTSC de s'engager dans une alliance, mais aussi être interprétées par l'Azerbaïdjan comme le feu vert de l'OTSC pour une nouvelle agression contre l'Arménie», avait prévenu Nikol Pashinyan.

« Nous avons décidé de ne pas accepter ces deux points, de ne pas les approfondir », a simplement annoncé Alexandre Loukachenko, le président Biélorusse dont le pays assurera la présidence de l'Organisation en janvier prochain. « Pour la première fois, nous avons convenu qu'il y avait des points d'approche pour parvenir à un accord ainsi que nous l'avons compris du président par intérim. Si nous agissons comme nous en avons discuté aujourd'hui, , ce conflit arméno-azerbaïdjanais prendra fin et un traité de paix sera signé. Nikol Vovaevich reste silencieux, il est donc également d'accord avec ce que j'ai dit », a-t-il déclaré en enfonçant le clou, précisant que le règlement du conflit serait l'une des priorités de la présidence biélorusse.

« Au cours des deux dernières années, l'Arménie, membre de l'OTSC, a été attaquée par l'Azerbaïdjan au moins trois fois. L'adhésion de l'Arménie à l'OTSC n'a en aucun cas arrêté les actions agressives de l'Azerbaïdjan », rappelait Nikol Pashinyan aux dirigeants réunis. « Ces faits soulèvent des questions fondamentales qui sont extrêmement importantes à la fois pour l'OTSC et pour sa perception au sein de la société arménienne. Ils portent gravement atteinte à la réputation de l'OTSC, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre pays, et je considère que c'est le principal l'échec de la présidence arménienne au sein de l'OTSC.

Qu'attendons-nous de l'OTSC à cet égard ? L'enregistrement de ce fait sous la forme d'un bilan politique clairement formulé. S'abstenir d'une telle évaluation, dire qu'il n'y a pas de frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, c'est affirmer qu'il n'y a pas de zone de responsabilité de l'Organisation du Traité de sécurité collective, et s'il n'y a pas de zone de responsabilité, alors il n'y a pas d'organisation ».

Décision a été prise de finaliser tous les documents et de les soumettre à signature ultérieurement.