"Le respect des droits de l'homme ne s'exprime pas dans les discours de palais ou devant les caméras mais par des actions concrètes". C’est le message principal de la manifestation organisée à Genève en marge de la rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden. Elle a regroupé autour des Arméniens présents sur la plaine du Plainpalais, plusieurs représentants du Grand Conseil de Genève dont Sébastien Desfayes. Patrick Dimier, Sylvain Thévoz et Louise Trottet.
Par Aram Garéguinian
« L’OSCE doit assumer sa responsabilité pour la sécurité de l’Arménie et de l’Artsakh », « Russie : ne pas sceller les frontières tracées par un dictateur. Non aux cartes staliniennes », Les banderoles des manifestants faisaient clairement référence à la décision autoritaire de 1935 qui rattachait à l'Azerbaïdjan le Haut-Karabagh, faisant fi de la population, arménienne à 95%.
7 mois après ce cessez-le-feu, l’Azerbaïdjan continue de détenir illégalement plus de 200 prisonniers de guerre et civils arméniens, violant ainsi les Conventions de Genève, entre autres. Les présidents de la Russie et des États-Unis, Vladimir Poutine et Joe Biden, se rencontrent à Genève. Les Arméniens de Suisse rappellent aux deux chefs d’état les responsabilités éthiques et stratégiques qu’ils ont acceptées pour assurer la sécurité de l’État arménien et de la population arménienne de l’Artsakh (Haut-Karabagh), a indiqué Sarkis Shahinian, l’un des dirigeants de la communauté Arménienne de Suisse et secrétaire du groupe parlementaire Arménie-Suisse.
“ Nous sommes réunis pour alerter sur la menace que pèse lourdement aujourd’hui sur le peuple arménien. Nous sommes aussi réunis pour dire aux deux présidents qui se retrouvent dans la villa de La Grange, dans un joli parc bucolique et devant une magnifique bibliothèque, signe d'humanisme et de paix, ce qui se passe dans les montagnes d’Artsakh ”, a souligné Sylvain Thévoz, député au Grand Conseil de Genève.
Il a rappelé que les membres du Grand Conseil ont déposé en novembre dernier auprès du Parlement cantonal de Genève, un projet de résolution d’Assemblée fédérale condamnant l’attaque de l'Azerbaïdjan contre la République d’Arménie et celle d'Artsakh.
“ Nous demandons à l’Assemblée fédérale de faire tout ce qui est en son pouvoir afin de faire valoir le respect du droit international et humanitaire et particulièrement la convention de Genève, dont la ville et la Suisse sont dépositaires et si fières ”, a-t-il ajouté.
Lors des débats parlementaires, lui et ses collègues ont éprouvé la résistance des certains députés et le refus d’autres de s’engager, au prétexte de défendre la neutralité de pays. Mais en l'occurrence, précise-t-il, cette neutralité se confond avec les intérêts économiques associes à l'Azerbaïdjan et en particulier ceux de la Socar, entreprise pétrolière d'État.
En s'adressant aux présidents des deux puissances mondiales, il a salué la reconnaissance par Joe Biden du Génocide des Arméniens et des autres peuples de Turquie, Grecs et Assyriens, tout en l'invitant à aller plus loin et reconnaitre le droit à l'autodétermination des Arméniens du Karabakh et imposer le principe de sécession comme seule possibilité de garantir leur sécurité. Quant à Vladimir Poutine, le déploiement de ses casques bleus au Karabakh confère à la Russie la position de maitre du jeu dans la région mais aussi une écrasante responsabilité, a-t-il dit.
Plusieurs manifestations de soutien à l'Artsakh et l’Arménie se sont déroulées à Genève depuis le lancement de l’agression de Bakou contre l’Artsakh et la république d’Arménie en septembre 2020.