Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Rudenko, a déclaré que le groupe de Minsk de l'OSCE devrait poursuivre ses activités. En particulier, il a noté que les coprésidents avaient contribué de manière significative à l'élaboration des principes clés pour la résolution du conflit, dont beaucoup ont été reflétés dans la déclaration tripartite du 9 novembre.
En gros, la déclaration du vice-ministre russe des affaires étrangères est que l'accord trilatéral signé sous les auspices de la Russie n'est que le reflet d'années de travail des coprésidents du groupe de Minsk. En d'autres termes, la Russie laisse entendre que, malgré les soupçons d'actions individuelles signalées par les États-Unis et la France, elle a agi dans le respect des principes et du contenu de la collaboration. À cet égard, la déclaration est, bien entendu, ambiguë. D'une part, c'est un contre-argument aux soupçons exprimés à son encontre par Washington et Paris, avec lesquels la Russie tente de justifier ses accords et sa collaboration avec la Turquie ; d'autre part, Moscou pourrait être prête à reprendre le travail avec les États-Unis et la France, s'ils reconnaissent le rôle particulier de la Russie dans le cadre de la déclaration trilatérale.
Cela soulève une question du côté arménien. Hadrut et Chouchi faisait-ils partie des élaborations de la soi-disant coprésidence ?
Le Premier ministre Nikol Pashinyan dit que Chouchi faisait partie des demandes à la table des négociations. Le gouvernement précédent nie toute négociation sur la question de Chouchi. Poutine a déclaré qu'il y avait une possibilité de cessez-le-feu les 19 et 20 octobre, laissant Chouchi sous le contrôle de l'Arménie, mais Pashinyan n'a pas accepté le retour des Azerbaïdjanais. Pashinyan a déclaré que si la demande de retour des Azéris déportés était acceptée, ils constitueraient 90 % de la population de Chouchi, comme ils le faisaient avant le conflit de l'Artsakh, ce qui signifierait effectivement que Chouchi deviendrait une ville azerbaïdjanaise. Cette déclaration est devenue un sujet brûlant d'information et de manipulation politique en Arménie, alors que le contenu et le contexte politique de la question revêtent une grande importance. En ce sens, il est important de savoir si Chouchi, ainsi que Hadrut ou toute autre région de la République du Haut-Karabakh, est mentionnée dans le plan des coprésidents du Groupe de Minsk. Ces informations peuvent-elles être rendues publiques ? Que diront les coprésidents actuels ou passés du groupe de Minsk à ce sujet, que dira le secrétariat de l'OSCE des documents relatifs au processus de l'Artsakh ? À cet égard, lorsque le vice-ministre russe des Affaires étrangères annonce la nécessité de reprendre les travaux du groupe de Minsk, en présentant la déclaration du 9 novembre comme étant le reflet de ces travaux, la question se pose à propos de Chouchi et de Hadrut : la Russie est-elle prête à mettre cette question à l'ordre du jour des négociations avec les États-Unis et la France, à soulever la question de la désoccupation, notamment dans le contexte du retour de la population déplacée et de la sécurité de ses communications ? Enfin, ce fait figure dans le septième paragraphe de la déclaration du 9 novembre. En novembre, l'ambassadeur de France à Erevan, Jonathan Lacôte, a assuré les habitants de Hadrut que la France leur ouvrait des portes pour exprimer leurs préoccupations. Et il convient de noter qu'à Hadrut, la population était majoritairement arménienne, y compris pendant l'existence de l’Oblast autonome du Haut-Karabakh.
Source: 1in.am