Le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian qui se trouve en déplacement en Suède, a assisté notamment à une réunion ministérielle de six anciens pays de l’Union soviétique participant au programme de Partenariat oriental de l’Union européenne, y compris l’Azerbaïdjan, à l’occasion de son 10e anniversaire. Il a prononcé un discours sur le Partenariat oriental à l’Institut suédois des relations internationales, au cours duquel il a également répondu aux interrogations des participants.
Dans sa question, le député azerbaïdjanais Asim Mollazade a parlé d’une "série d’atrocités commises par des Arméniens dans le Haut-Karabagh" avant de demander au ministre arménien si Erevan était prêt pour un arbitrage international avec Bakou pour ces « crimes commis, entre autres ».
Mnatsakanian, outré par le cynisme de la question, a dit : « Et avez-vous déjà entendu parler des [pogroms des Arméniens] à Bakou, Sumgait, Maragha, de l’occupation du district de Shaumian ? Avez-vous entendu parler de l’occupation d’une partie du district de Martakert, d’une partie du district de Martuni ? ... Êtes-vous prêt à comprendre notre préoccupation ? Êtes-vous prêt à engager un dialogue ? Ou y a-t-il seulement votre vérité et il n’y en a pas d’autre ? Est-ce que la solution devrait être celle que vous voulez ou sinon il n’y aura pas de solution ? Une approche maximaliste ne nous mènera jamais à la paix. C’est ce qui sous-tend ma thèse sur la nécessité de préparer les peuples à la paix. »
Il a également parlé de la menace qui pèse sur les Arméniens du Haut-Karabagh, soulignant que la forme actuelle d’organisation dans la région en conflit est aujourd’hui le seul moyen d’empêcher l’agression et le nettoyage ethnique de la part de l’Azerbaïdjan.
« Ce sont des personnes qui ont des noms, des familles, des maisons, leurs propres préoccupations en matière de sécurité physique et il n’existe aucun moyen d’assurer leur sécurité autre que ce que nous avons aujourd’hui. Les négociations se déroulent précisément autour de la manière d’atteindre un point qui ne répondra pas aux revendications maximalistes d’une partie au détriment des autres », a souligné le ministre arménien.